Rencontre de la Coalition pour le Sahel : deux grands projets dans le pipeline

Les chefs d’État et de gouvernement lors de l’ouverture des travaux

Au-delà de l’aspect sécuritaire, les chefs d’État sont favorables à la réalisation d’une ligne ferroviaire et à la création d’une compagnie aérienne en vue de faciliter les mouvements dans le Sahel

Le président en exercice de la conférence des chefs d’État du G5 Sahel s’est tout de suite mis au travail dès le lendemain de sa désignation par ses pairs. Après la clôture des travaux de la conférence des chefs d’État du G5 Sahel, le président tchadien Idriss Deby Itno a présidé la rencontre de la Coalition pour le Sahel. Ont pris part à ces travaux le président de la Transition Bah N’Daw aux côtés de ses pairs des pays membres du G5 Sahel élargi au président sénégalais Macky Sall. Les partenaires internationaux ont aussi pris part à ces travaux.

Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Zeïni Moulaye a fait le point de cette rencontre de N’Djamena. Il y a une dimension à prendre en compte qu’est le développement durable. Tous les participants ont été unanimes à mettre l’accent sur le développement humain, le développement local durable afin de mettre les populations dans les meilleures conditions de vie et de travail, en même temps que la sécurité et la stabilité sont indispensables pour notre région sahélienne. C’est à ce titre, qu’au-delà du développement, les pays du G5 Sahel se sont engagés à réaliser des zones de grands projets, en particulier le projet ferroviaire transsaharien qui va de Nouakchott en Mauritanie à N’Djamena au Tchad.

Il pourrait avoir une prolongation vers les pays de la bordure de la mer Rouge. Donc, c’est un projet qui va de l’océan Atlantique à la mer Rouge. Le 2è projet intégrateur est la création d’une compagnie aérienne de l’espace G5 Sahel en vue de faciliter les mouvements de populations d’un pays du Sahel à un autre. L’enclavement de la plupart des pays de l’espace G5 Sahel fait que les populations éprouvent des difficultés à rallier les États entre eux. Les partenaires ont marqué un intérêt pour la réalisation de ces deux projets.

La rencontre de N’Djamena a été l’occasion d’examiner toutes les décisions prises lors du sommet de Pau. Les États, les organisations internationales et les organismes financiers internationaux se sont prononcés sur la feuille de route de Pau et se sont engagés à son accomplissement. Ils ont pris l’engagement d’apporter des contributions financières, de participer de façon plus renforcée qu’auparavant afin de marquer leur solidarité envers le Sahel. Tous ces partenaires ont reconnu un destin commun à toutes les problématiques du Sahel. Tout ce qui touche le Sahel impacte le reste du monde, en particulier l’Europe.

Sur les aspects sécuritaires, tous les intervenants sont unanimes à reconnaître que depuis le sommet de Pau, il y a eu des avancées très notables des résultats incontestables. Mais, cela ne suffit pas à ramener la paix et la stabilité dont nous avons besoin.
Le président en exercice a assuré ses pairs qu’il veut marquer le pas et imprimer une empreinte indélébile aux réalisations de l’organisation sahélienne. “Assez de discours, il faut des actes et actions concrètes. Je veux imprimer une cadence plus accélérée à nos actions”, a-t-il déclaré à ses pairs. “Pour qui connaît ce chef d’État pour ce qu’il a fait par le passé et pourrait faire aujourd’hui, on pourrait être optimiste pour ce mandat et pour l’avenir de l’espace G5 Sahel “, a conclu le ministre Zeïni Moulaye.

Selon le communiqué final de la réunion, les chefs d’État se sont félicités de l’opérationnalisation du Secrétariat de la Coalition pour le Sahel (SCS) avec la nomination de son Haut représentant, Djimé Adoum et ont souligné l’importance de créer les conditions juridiques et le statut nécessaire permettant d’exercer un plaidoyer de haut niveau. Ils lui ont demandé d’assurer un suivi des conclusions du présent sommet, notamment dans la synchronisation des quatre piliers, et de poursuivre le dialogue politique de haut niveau avec les chefs d’État de la région et des partenaires, dans un esprit de responsabilité mutuelle, en lien étroit avec le Secrétaire exécutif du G5 Sahel.

Par ailleurs, les chefs d’État ont souligné les avancées observées dans le transfert du SCS à Bruxelles, grâce à un appui financier de la France, de l’Union européenne et de la République tchèque, ainsi que des mises à disposition de personnels déjà annoncées par la France, le Canada et l’Espagne. Ils ont souhaité qu’une réunion ministérielle de la Coalition pour le Sahel puisse adopter dans les meilleurs délais une feuille de route permettant d’opérationnaliser les orientations retenues lors du présent sommet. Les chefs d’État et de gouvernement de la Coalition pour le Sahel ont exprimé leur disponibilité à organiser un sommet, au cours de l’année 2021.

Envoyé spécial
Moriba COULIBALY

Source L’Essor
ortm.ml

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