Relations Japon–Mauritanie : une coopération stratégique portée par la pêche et le développement

Relations Japon–Mauritanie
Depuis plus de six décennies, le Japon et la Mauritanie entretiennent une relation diplomatique discrète mais essentielle. De la pêche au poulpe aux projets éducatifs et d’infrastructures, cette coopération illustre la rencontre entre l’expertise technologique nippone et le potentiel économique mauritanien.

Japon – Mauritanie : une coopération discrète mais stratégique

Depuis l’indépendance de la Mauritanie en 1960, Tokyo et Nouakchott ont bâti un partenariat solide, marqué par des échanges diplomatiques, économiques et culturels. Ce lien, longtemps discret, gagne aujourd’hui en visibilité sur la scène internationale.

Diplomatie et dialogue politique

La Mauritanie a ouvert une ambassade à Tokyo en 1989, et le Japon a inauguré la sienne à Nouakchott en 2009. Les deux pays se retrouvent régulièrement lors de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD), un cadre essentiel de dialogue entre l’Asie et l’Afrique.

Des visites officielles ont jalonné ce partenariat : les dirigeants mauritaniens ont rencontré leurs homologues japonais pour discuter de réformes internationales et de sécurité en Asie. En 2019, le vice-ministre des Affaires étrangères japonais a effectué une visite remarquée à Nouakchott, marquant une étape importante dans l’intensification des relations bilatérales.

Une coopération économique centrée sur la pêche

Le secteur halieutique demeure le pilier de cette coopération. La Mauritanie fournit environ 40 % du poulpe consommé au Japon, faisant d’elle un partenaire incontournable. L’expert japonais Masaaki Nakamura, envoyé par la JICA, a largement contribué au développement de cette filière en Mauritanie en modernisant les techniques de pêche.

En retour, le Japon exporte des automobiles, des pneus et des moteurs de bateaux, soutenant ainsi l’industrie locale. Tokyo a par ailleurs investi plus de 70 milliards de yens en aide au développement, destinés principalement à moderniser les ports de pêche et à renforcer le contrôle sanitaire, mais aussi à construire des écoles, améliorer l’accès à l’eau potable et soutenir la stabilité nationale.

Des échanges culturels et scientifiques

Au-delà de l’économie, les deux pays cultivent un dialogue culturel et académique. L’Association d’amitié Japon–Mauritanie, créée en 2011, œuvre à la promotion des échanges humains. Des chercheurs japonais mènent également des études en Mauritanie, notamment sur les criquets pèlerins, menace agricole majeure pour la région sahélienne.

Une alliance tournée vers l’avenir

La coopération nippo-mauritanienne illustre une alliance de complémentarité : le Japon apporte son expertise et ses ressources financières, tandis que la Mauritanie met en avant ses richesses halieutiques et son rôle géostratégique. Dans un monde en mutation, ce partenariat pourrait s’élargir vers l’énergie, les infrastructures et la recherche scientifique.

Rédaction Rapide info