Règlement de la question Sahraouie : Le Parlement européen pour le respect du droit international

Règlement de la question Sahraouie : Le Parlement européen pour le respect du droit international

Le Parlement européen a adopté jeudi une résolution dans laquelle il réaffirme la position  de l’Union européenne concernant la question sahraouie qui devrait être réglée, souligne-t-il,  dans «le respect du droit international» et «des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies».

Le Parlement européen «réaffirme la position consolidée de l’Union (européenne) sur le Sahara occidental, fondée sur le plein respect du droit international, des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies et du processus politique conduit par les Nations unies pour parvenir à une solution négociée juste, durable, pacifique et acceptable par les deux parties», peut-on lire dans le texte de la résolution adoptée suite à la crise migratoire ayant opposé le Maroc, qui occupe une grande partie du territoire sahraoui, à l’Espagne.

Le Parlement européen considère que «la crise a été déclenchée par le Maroc en raison d’une crise politique et diplomatique après que le chef du Front Polisario, Brahim Ghali, atteint par le coronavirus, a été admis dans un hôpital espagnol pour raisons humanitaires».

Il rappelle que «le ministre marocain des Affaires étrangères a reconnu que l’entrée massive de milliers de personnes, dont des enfants, découlait directement du fait que le chef du Front Polisario avait été accueilli en Espagne, que, dans une déclaration officielle publiée ultérieurement, les autorités marocaines ont indiqué comme raison réelle la position jugée ambiguë de l’Espagne sur le Sahara occidental».

Rompre avec la «complaisance»  à l’égard du Maroc

Le Front Polisario s’est dit de son côté satisfait de la résolution adoptée par le Parlement européen, qui rejette les pratiques du régime marocain, souhaitant que cette décision engage l’Union européenne (UE) à rompre clairement avec la complaisance et l’impunité à l’égard de Rabat. «La Représentation du Front Polisario pour l’Europe et l’Union européenne prend note avec satisfaction de cette importante résolution qui met le Parlement européen au diapason du droit international rappelant au Maroc ses responsabilités internationales auxquelles il a clairement manqué», se félicite la représentation sahraouie dans un communiqué.

Dans un sévère rappel à l’ordre, le Parlement européen a adopté jeudi à une large majorité une résolution dans laquelle il a rejeté l’utilisation par le royaume du Maroc de mineurs non accompagnés, comme moyen de pression sur l’Espagne suite à l’hospitalisation en Espagne du président sahraoui Brahim Ghali en avril dernier. Le décompte final du vote a fait ressortir 397 voix pour, 85 contre et 196 abstentions.

«Le Front Polisario souhaite que la décision prise aujourd’hui par le Parlement européen engage l’UE à rompre clairement avec la complaisance et l’impunité à l’égard du Maroc», ajoute le texte.

«Ce faisant, le Parlement européen éclaire l’opinion européenne et internationale sur la nature irresponsable et opportuniste du gouvernement marocain, tous les aspects que les représentants du peuple du Sahara occidental n’ont cessé de rappeler au monde entier depuis que le Maroc a envahi militairement le Sahara occidental avec tout ce que cela entraîne comme situations cruelles, crimes et violations des droits humains les plus élémentaires», souligne le Front Polisario.

Selon le représentant sahraoui, «la violation du cessez-le-feu par le Maroc qui a entraîné la reprise de la guerre au Sahara occidental, le chantage à l’Espagne et à l’Union européenne par le plus détestable des procédés en sont une preuve supplémentaire».

«Il est temps pour l’UE d’assumer sa responsabilité et de contribuer à faire revenir le Maroc à la raison en lui imposant le strict respect de ses engagements internationaux et du droit international», relève-t-il.

Le Front Polisario a lancé un appel au Maroc à se «»confiner dans ses frontières nationales et par conséquent cesser d’occuper le Sahara occidental et menacer les frontières de ses voisins, s’il veut être considéré comme un Etat faisant partie de la communauté des Nations et non comme un Etat se mettant au-dessus des lois internationales», et souligne qu’il «ne cessera de revendiquer le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance et entend le faire respecter par tous les moyens légitimes dont il dispose».

«C’est sa responsabilité et sa raison d’être en tant que mouvement de libération nationale, reconnu comme tel par l’ONU», affirme la Représentation du Front Polisario pour l’Europe et l’Union européenne.

//////////////////////////////////

Abdelkader Taleb Omar

«Le Maroc essuie des échecs cuisants successifs»

L’ambassadeur de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) à Alger, Abdelkader Taleb Omar a affirmé, jeudi, que le régime marocain a essuyé «des échecs cuisants», le dernier en date au sein du Parlement panafricain (PAP), suite à l’élection du Sahara occidental au poste de vice-président du groupe régional pour l’Afrique du Nord.

Dans une déclaration au terme de l’audience accordée par le président du Conseil de la nation, Salah Goudjil, à la délégation parlementaire sahraouie, M. Taleb Omar a souligné que «la délégation parlementaire sahraouie est venue présenter ses remerciements et toute sa considération au président du Conseil de la nation pour ses efforts personnels et ceux du groupe parlementaire (algérien), et sa contribution pour l’obtention de ce résultat, en empruntant la bonne voie susceptible de permettre au PAP de s’organiser et de se conformer aux règles régissant l’Union africaine (UA) en général, comme l’alternance et la représentation des régions sans exclusive».

«A travers son retour à l’UA, le régime marocain aspire à geler la position de cette dernière vis-à-vis de la question sahraouie, voire entraver ses actions et changer ses positions, en tentant de semer la pagaille ; néanmoins, ces tentatives ont été vouées à l’échec, à l’instar de celle visant à faire changer la position de l’Union européenne (UE), de l’Espagne et de l’Allemagne et d’amener la nouvelle administration américaine, présidée par Joe Biden à adopter la même position de l’ancien président américain Donald Trump à l’égard de la question sahraouie».

De son côté, le vice-président du Groupe géopolitique de l’Afrique du Nord au PAP, Djamel Bendir a affirmé que la rencontre avait constitué une occasion pour passer en revue, avec le président du CN, les évolutions de la cause sahraouie et les nouveautés enregistrées au niveau du PAP.

Il a relevé l’existence d »un courant au sein du PAP qui tente d’entraver l’alternance aux postes et l’édification d’institutions africaines crédibles sous-tendant liberté et démocratie», mais, a-t-il poursuivi, «nous sommes parvenus, malgré cela, à l’alternance tel que décidé par l’UA, où l’Algérie a été élu présidente, le Sahara occidental, vice-présidente et la Tunisie, rapporteur».

Selon M. Bendir, le président du CN a affiché «sa disposition à cadrer avec cet exploit réalisé lors de la dernière session du PAP à Johannesburg, et s’atteler à réaliser l’objectif d’alterner aux postes».

Plus tôt dans la journée, M. Goudjil a reçu une délégation parlementaire sahraouie sous la présidence de M. Bendir, composée de Mme Meriem Mohamedou, députée aux Parlements sahraoui et panafricain, et de l’ambassadeur sahraoui à Alger.

Les deux parties ont qualifié les résultats obtenus lors de la dernière session du Parlement panafricain de «prélude prometteur à la récupération du rôle souhaité de la diplomatie parlementaire au service des aspirations des peuples africain».

Il faudrait s’employer à ériger l’institution législative continentale en un modèle de bonnes pratiques et un acquis pour tous les Africains, en faisant face à toute tentative contraire aux us de l’alternance aux postes, moyennant le marchandage pour réaliser des objectifs désormais très connus, ont-ils souligné.

Ont été évoqués, lors de la rencontre, les relations parlementaires bilatérales et les moyens de les consolider à travers la relance des groupes de fraternité et d’amitié, outre la situation politique au Sahara occidental, les questions d’intérêt commun dans la région, notamment après la dernière décision du Conseil de sécurité, en avril dernier.

Lors de la 4e session ordinaire de la 5e phase législative du PAP, tenue en Afrique du Sud du 21 mai au 2 juin, le Parlement algérien a été élu à la présidence du Groupe géopolitique de l’Afrique du Nord au PAP, le Parlement de la RASD à la vice-présidence du Groupe et le Parlement tunisien au poste de rapporteur.

Tags : RASD, Sahara Occidental, Maroc

El moudjahid

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page