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Recrutement de 3 000 fonctionnaires : un test majeur de transparence pour l’État mauritanien

La Mauritanie lance le recrutement de 3 000 fonctionnaires. Sous la supervision du Premier ministre Moctar Ould Djay, le gouvernement promet un concours transparent et basé sur le mérite, conformément aux directives du Président Ghazouani. Analyse et enjeux.

Le gouvernement mauritanien se prépare à lancer le recrutement de 3 000 fonctionnaires, une opération de grande ampleur présentée comme un tournant pour l’administration publique. Sous la présidence du Premier ministre Moctar Ould Djay, la commission chargée de l’organisation du concours a mis en avant la nécessité d’un processus irréprochable, fondé sur la transparence, le mérite et l’égalité des chances. Cette initiative s’inscrit dans la dynamique impulsée par le Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani pour moderniser la fonction publique et redonner confiance aux jeunes candidats. Au-delà du simple recrutement, l’opération est perçue comme un test majeur de bonne gouvernance et de lutte contre le clientélisme.

Les enjeux sont considérables : offrir des opportunités d’emploi, renforcer l’efficacité de l’État et instaurer une nouvelle culture administrative basée sur la rigueur et l’intégrité.
La réunion tenue vendredi au Premier ministère pourrait bien constituer l’un des moments clés de la politique publique mauritanienne de ces dernières années. Dans la salle feutrée où s’est réunie la commission ministérielle chargée de préparer l’opération de recrutement de 3 000 nouveaux fonctionnaires, le Premier ministre, Moctar Ould Djay, a rappelé l’objectif : engager une réforme profonde, crédible et exemplaire de l’accès à la fonction publique.
Ce vaste concours national s’inscrit directement dans le sillage du discours prononcé par le Président de la République, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, lors de la célébration de la Fête de l’Indépendance. Il avait alors promis une « respiration nouvelle » pour l’administration et un mécanisme permettant aux jeunes Mauritaniens d’intégrer l’État dans des conditions enfin transparentes, équitables et fondées sur le mérite.

Un tournant attendu dans la gouvernance administrative

Pour de nombreux observateurs, cette opération représente bien plus qu’un simple recrutement : elle constitue un test de la capacité du gouvernement à rompre avec des pratiques longtemps dénoncées, du clientélisme au favoritisme, qui ont fragilisé la confiance des citoyens dans l’administration.

La commission ministérielle a passé en revue les aspects techniques et organisationnels de l’opération : recensement des besoins sectoriels, répartition des postes par spécialité, mécanismes de contrôle, méthodes de supervision et garanties de transparence à chaque étape du processus. Une ingénierie administrative lourde, mais indispensable si l’État veut convaincre de sa volonté de réforme.

Le message ferme du Premier ministre

Face aux membres de la commission, Moctar Ould Djay a tenu un discours d’une rare fermeté :

« Les directives du Président de la République sont strictes : respecter scrupuleusement la loi, bannir les pratiques négatives et garantir un concours irréprochable. » Premier ministre,  Moctar Ould Djay

Le Premier ministre a insisté sur l’importance de faire de ce concours une référence nationale en matière de bonne gouvernance, une opération où seules les compétences priment. L’enjeu n’est pas seulement administratif : il s’agit de réhabiliter la confiance des jeunes dans l’État et dans la possibilité d’accéder à un emploi public par leurs propres mérites.

Il a aussi exhorté les ministères concernés à travailler « avec sérieux et responsabilité », en coordination étroite avec le Comité indépendant des concours, garant légal de l’intégrité des recrutements publics.

Une ouverture vers l’expertise nationale

Un autre point essentiel a été souligné : la commission pourra recourir à toutes les expertises nécessaires, internes ou externes, pour mener à bien cette mission. Cette ouverture traduit la volonté de professionnaliser davantage les concours publics, en les alignant sur les standards internationaux de recrutement au mérite.

Un moment décisif pour l’État

À l’heure où la Mauritanie traverse une phase de transformation institutionnelle, ce concours de 3 000 postes pourrait devenir un banc d’essai de la transparence publique. S’il est mené à bien, il pourrait servir de catalyseur pour d’autres réformes structurelles et redonner sens au principe d’égalité des chances, pierre angulaire d’une administration moderne et ouverte.

L’opération qui s’engage dépasse donc le simple acte administratif : elle cristallise une promesse politique, une attente sociale et une exigence nouvelle de gouvernance.
Reste désormais à l’État de prouver qu’il peut être à la hauteur de cette ambition.

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