Rachid M’Barki licencié de BFMTV, la chaîne porte plainte.

Rachid M’Barki licencié de BFMTV, la chaîne porte plainte
Le présentateur phare de BFMTV est mis en cause dans le cadre d’une vaste entreprise de désinformation pilotée par une officine israélienne.
Le HuffPost avec AFP
MÉDIAS – D’abord « dispensé d’activité », Rachid M’Barki a désormais été licencié de BFMTV. C’est ce que la direction de la première chaîne d’info en continu de France a annoncé au sein de l’entreprise, ce jeudi 23 février, comme l’ont révélé plusieurs médias, dont Télérama et Le Parisien.

La décision a été prise à l’issue d’une enquête en interne, motivée par « les révélations de Radio France relatives aux agissements du journaliste », précise le directeur de la chaîne, Marc-Olivier Fogiel, dans un mail en interne. Les investigations « ont permis d’identifier plusieurs séquences, entre 2021 et 2022, qui ont été diffusées sans respect des process de validation et de la ligne éditoriale ».
Dans ce même message, que Télérama a pu consulter, il précise que « ces manquements sont de la seule responsabilité » du journaliste. De fait, la direction « a décidé de mettre fin à son contrat de travail le 21 février 2023 » et « une plainte contre X relative aux faits dont BFMTV a été victime a été déposée le 22 février 2023 ».

Des séquences problématiques

Employé depuis 17 ans, le journaliste de 54 ans est mis en cause, depuis le début du mois de février, pour avoir diffusé dans son JT de la nuit des sujets sans l’accord de sa hiérarchie. Et qui plus est, sur fond d’influence extérieure.

Au centre des interrogations figure notamment un sujet sur un forum économique entre le Maroc et l’Espagne organisé en juin. En lançant le sujet, selon un extrait encore visible sur les réseaux sociaux, Rachid M’Barki indique que ce forum a été « rendu possible par le réchauffement des relations diplomatiques entre les deux pays depuis la reconnaissance par l’Espagne du Sahara marocain ».

Cette expression désigne le Sahara occidental, région contrôlée en grande partie par le Maroc mais revendiquée par le Front Polisario soutenu par l’Algérie. Cette question est source de tensions entre Rabat et Alger.

L’enquête de Forbidden Stories

C’est ce qui ressort en partie d’une enquête menée par le consortium international de journalistes Forbidden Stories, auquel ont contribué pour l’Hexagone la cellule investigation de Radio France et Le Monde. D’après l’enquête, les brèves diffusées par Rachid M’Barki avaient trait à des oligarques russes, au Qatar, au Soudan, au Cameroun, ou encore au Sahara occidental et auraient été « fournies clés en main pour le compte de clients étrangers ».

Ce que décrivent les journalistes, c’est une vaste entreprise de désinformation pilotée par une officine israélienne du nom de Team Jorge. Cette société mystérieuse qui travaille notamment avec des entreprises, des milliardaires, des suspects de crimes ou des figures politiques « ne semble avoir aucune existence légale et a été créée par des anciens du Mossad et de l’armée israélienne ».
Ils indiquent avoir « identifié une vingtaine d’opérations de désinformation au profit d’États, d’entreprises ou de riches individus ». Les séquences problématiques avec Rachid M’Barki en font partie. Le consortium avait alerté BFMTV de leur existence avant la diffusion de leur enquête dans la presse, à la mi-février.

Le HuffPost

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