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Questions aux avocats d’Aziz l Mohamed El Mounir

Questions aux avocats d’Aziz l Mohamed El Mounir

Les avocats de l’ex président Mohamed Ould Abd El Aziz semblent se barricader derrière une lecture littérale de la Constitution, sans s’interroger sur la finalité (المقاصد) des dispositions constitutionnelles protégeant le président de la République et lui conférant le statut de l’immunité.

Est-ce que la Constitution prétend conférer au président de la République un statut qui le protège à titre personnel, pour des actes de corruption, de trafic d’influence ou d’enrichissement sans cause, c’est à dire des actes détachables de la fonction de président de la République accomplis à titre privé ? Ou l’immunité dont il jouit est destinée à éviter que, durant l’exercice de ses fonctions, qu’on puisse l’empêcher de mener sa mission, à travers des recours abusifs ou à caractère politique ?

Concrètement, est-ce que la finalité de la Constitution est de protéger Mohamed Ould Abd El Aziz pour avoir commis des abus et des dépassements, d’avoir attribué des marchés de gré à gré, d’avoir fait des interférences qui ne relèvent pas de son autorité et qui sont constitutives de conflit d’intérêt potentiel, soit en sa faveur ou en faveur de sa famille ou en faveur de ses amis ?

En réalité, le cas particulier de la fonction de président de la République exige une interprétation plus large, éthique et morale, voire même philosophique. Le principe est que le président soit protégé quand, en son âme et conscience, il prend des décisions qui relèvent de son autorité, en considérant que c’est pour le bien public, et éviter qu’il soit soumis à des pressions, même après coup. La finalité de la Constitution n’a jamais été de protéger autre chose que l’intérêt public et rien ne permet à un ancien président de la République de refuser de collaborer à la manifestation de la vérité. Si l’intérêt public aujourd’hui commande la manifestation de la vérité, l’ancien président doit s’y plier.
Mohamed El Mounir

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