Putain… encore un coup d’État !
Putain… encore un coup d’État !
Mercredi matin. Nouakchott. Pan ! Ça pète dans la capitale.
Des militaires débarquent, flingues au poing. Pas n’importe lesquels. Ceux de la garde présidentielle.
Ils raflent tout : état-major, radio, télé… La totale.
Taya ? Pas là. Parti enterrer un roi en Arabie. Ironie de l’histoire…
Et là… boum. Communiqué officiel.
Une junte. Encore une.
Ils appellent ça « Conseil militaire pour la justice et la démocratie ». Quelle blague !
Deux ans, qu’ils disent. Deux putains d’années pour « réparer le pays ».
Ils jurent la main sur le cœur qu’ils veulent la démocratie. La vraie.
Pas de tyrans, pas de magouilles. Du propre. Du transparent. Tu parles…
Ils nous ressortent le disque rayé :
« On veut sauver le peuple. »
« On veut en finir avec la dictature. »
Mais qui leur a demandé quoi que ce soit, bordel ?!
Et Taya dans tout ça ?
Planqué à Niamey. Calé dans une villa.
Tranquille. Pendant que ça fume ici.
Le mec tenait le pays depuis vingt piges.
Vingt ans à serrer la vis. Et ça finit comme ça ? Par un putsch en douce ?
C’est pas la première fois.
En 2003, déjà, ça avait tenté le coup. Quinze morts. Soixante-huit blessés.
En 2004, rebelote. Deux fois. Des secousses, encore et encore.
Le pays vacille. Toujours. Un million de km² de sable et de colères.
2,8 millions de gorges serrées. Et personne n’écoute !
Ils disent : « on respecte les traités ».
Mais nous, qui nous respecte ?
Ils disent : « démocratie ».
Mais c’est des kalachs qui parlent à la place des urnes.
Encore une fois… on nous vole notre avenir.
Encore une fois… on joue avec nos vies.
Et nous, on regarde.
On encaisse.
On hurle dans le vide.
Ahmed Ould Bettar