La psychose du FLAM : un écran de fumée pour masquer les échecs du régime
FLAM
Un double discours flagrant
La Beïdanie, dans son jeu d’équilibrisme politique, n’hésite pas à afficher des soutiens contradictoires. Elle entretient des liens visibles avec l’Azawad, lui ouvrant parfois des relais à Nouakchott ; elle se montre solidaire du Front Polisario, dont elle épouse certaines causes. Mais lorsqu’il s’agit de la question interne, elle brandit systématiquement le spectre du FLAM, présenté comme le plus grand danger pour la Mauritanie.
Cette posture est révélatrice : ce qui est toléré, voire encouragé, à l’extérieur devient inacceptable à l’intérieur. Ainsi, l’ennemi désigné n’est pas étranger, il est domestique, fabriqué et instrumentalisé.
Un ennemi fantôme
Dans les faits, la menace est inexistante. Le FLAM, jadis force de contestation, est aujourd’hui un mouvement largement affaibli, presque virtuel. Plus de 90 % des Mauritaniens beïdanes ignorent jusqu’au nom de son président actuel. Cela démontre bien que l’ennemi mis en avant par le régime et ses relais sociaux n’existe que dans leur imaginaire collectif.
La Beïdanie alimente ainsi sa propre psychose, elle fabrique son stress et son cauchemar pour maintenir une peur commune qui soude son groupe et détourne les regards des véritables problèmes du pays.
La stratégie de la diversion
Sous le régime de Ghazouani, cette mécanique atteint son paroxysme. Loin d’affronter les urgences nationales – chômage massif, pauvreté, migrations désespérées, effondrement du système éducatif, corruption généralisée et fracture communautaire – le pouvoir préfère agiter des menaces artificielles.
Le FLAM, vidé de sa substance politique, est ressuscité périodiquement comme un outil de diversion. Chaque fois qu’il faut occuper la galerie, faire oublier un scandale ou esquiver un débat fondamental, on ressort l’argument du « danger FLAM ».
Le vrai danger pour la Mauritanie
Le véritable péril ne vient pas du FLAM, mais bien de l’incapacité chronique du système beïdane à regarder en face les fractures du pays.
• La marginalisation des communautés noires.
• L’absence d’unité nationale sincère.
• L’injustice structurelle dans l’accès à la terre, aux ressources et aux postes de responsabilité.
• L’exclusion culturelle et linguistique qui mine la cohésion sociale.
Tant que ces questions ne seront pas abordées dans un cadre de vérité et de réconciliation, la Mauritanie restera prisonnière de ses mensonges fondateurs.
Pour une alternative politique
Ce qu’il faut à la Mauritanie, ce n’est pas la résurrection d’ennemis imaginaires, mais un projet collectif basé sur :
• La justice sociale, pour réparer les inégalités héritées.
• La réconciliation nationale, pour dépasser les traumatismes du passé.
• La gouvernance inclusive, qui intègre toutes les composantes du pays sans exclusion.
• Un dialogue sincère, débarrassé des manipulations et des faux débats.
Ainsi, l’obsession entretenue autour du FLAM n’est qu’un écran de fumée. Le vrai défi est ailleurs : il réside dans la construction d’une Mauritanie juste, démocratique et inclusive, où l’on ne brandit plus des fantômes pour masquer l’échec de l’État…Wetov
Sy Mamadou