PROFIL DE CAS : Témoignage. « Gendarme, journaliste littéraire ».
PROFIL DE CAS : Témoignage. « Gendarme, journaliste littéraire ». Après « Woulhebra » et la nuit du destin paru il y a quelques années, l’officier de gendarmerie à la retraite, le capitaine Leytou Ould Said récidive avec un livre autobiographié, « bribes de vie « . En parcourant cette belle plume de cet ami d’enfance avec lequel j’ai partagé beaucoup plus que les bancs de l’école, je redécouvre une vie qui, d’une part nous retourne lui, moi et d’autres amis à notre tendre enfance, mais surtout une plume qui narre et « curricule » une vie et une carrière bien remplies d’un officier hors pair.Le verso de la couverture de son chef d’œuvre résume son parcours riche, tient en haleine et aiguise tellement de curiosités. Par exemple, quand cet écrivain autodidacte explique qu’il est né en rase campagne lors du déplacement d’un campement dans le sud-Est Mauritanien, il nous berce par une peinture qui dessine la Mauritanie profonde.Élevé par sa tante qui avait élu domicile à Aioun El Atrouss, à six ans, en 1958, il est inscrit à l’école Française comme beaucoup de nos amis d’enfance. Après des études primaires et seulement deux années du collège, celui qui passait plus de temps dans le bas quartiers de Khoueyindi que dans les classes du lycée qui surplombe la ville, est renvoyé pour insuffisance de résultats. En mai 1968, il s’enrôle dans le corps de la police pour lequel il laisse le souvenir d’un homme de loi qui brillait beaucoup plus par le sommeil que par des performances professionnelles.Le corps de la police et lui font mauvais ménage et c’est le divorce en 1972. En juin 1973 il intègre le corps de la gendarmerie nationale, un corps qui lui ouvre les portes de la réussite et du succès. Cinq années plus tard il devient officier et exerce successivement plusieurs fonctions importantes dont, le commandement de la compagnie de Kaédi, celle d’Atar et de Rosso, avant d’être promu commandant du groupe d’escadrons d’escorte et de sécurité en charge de la sécurité présidentielle. Il devient plus tard juge d’instruction près la cour spéciale de justice, puis directeur du matériel, et, successivement, commandant du groupe d’escadrons de maintien de l’ordre, directeur des études et commandant de l’école de gendarmerie de Rosso. Après une mise à la retraite anticipée et qu’il considère injuste et injustifiée, (à quarante ans), il fait l’expérience du chômage, de la précarité et de la misère. Il ne baisse pas pour autant les bras. Au contraire, il retrousse ses manches et s’exerce d’abord au journalisme (la tortue) avant de se lancer dans l’informel.Plus tard il est formé pour devenir coordinateur du programme Mauritanie 2005 du C.I.C.R et du croissant rouge Mauritanien dans la Wilaya du Hodh El Gharbi. Candidat à des élections municipales à Twouil en 1994, il revêtira l’habit politique avant de devenir fonctionnaire parlementaire (chef de service du personnel et du matériel de l’assemblée nationale pendant 17 ans). Il occupera ensuite la fonction de rédacteur en chef de la revue de la gendarmerie nationale de 2010 à 2023, avant d’être promu webmaster du site électronique de cette institution. Parlant de lui, l’auteur nous révèle son véritable nom qui est Sidi el Moustaf Woul Mohamed woul Abdi Salem. L’ouvrage signé de ce talentueux autodidacte nous conduit sur les sentiers de son parcours atypique.Dans ce qui sera, sans doute un chef d’œuvre littéraire et journalistique, le capitaine à la retraite, Leytou Ould Said, a écrit tout un pan de l’histoire de notre pays. En citant des hommes politiques, des valeureux officiers militaires, des personnalités publiques qui ont marqué l’histoire du pays, il nous berce avec une mélodie d’anecdotes qui allument des projecteurs sur un passé qu’il nous aide à retenir pour la postérité. Bravo à ce frère, ami d’enfance et de jeunesse qui m’a toujours séduit par sa ferme volonté d’aller toujours s’aventurer de plus en plus loin, là où les plumes, même les meilleures ont du mal à progresser.Ce chef d’œuvre littéraire, qui s’arrachera sans doute à partir du 15 mai dans les kiosques et les librairies, surprendra plus d’un par la limpidité avec laquelle, Capitaine « Legros », (comme j’aime l’appeler amicalement), essaie de dresser son propre profil, le profil d’un homme qui s’est forgé littérairement pour occuper le devant d’une scène à laquelle pourtant il n’était pas destiné.
Mohamed Chighali Journaliste indépendant