Profil de cas: El Housseine Ould Meddou, une promotion qui se justifie.

Profil de cas: El Housseine Ould Meddou, une promotion qui se justifie.

La mise en place du gouvernement du second mandat de Ould El Ghazouani a réservé bien
des surprises. Des ministres partis qui ne le devaient pas, des ministres rentrés auxquels on ne
s’attendait pas vraiment. Parmi ces ministres auxquels on ne s’attendait vraiment pas, il y’a d’abord
le premier, (Ould Diaye) dont la confiance que lui a accordé Ould Ghazouani a déjoué tous les
pronostics possibles et imaginables. Mais aussi il y’a ceux dont la nomination nous a réservé une
agréable surprise comme celle de El Housseine Ould Meddou éjecté de son fauteuil de président de
la HAPA pour atterrir sur celui de ministre.

De mon avis c’est une juste récompense. Une récompense méritée pour ce benjamin du
gouvernement de Ould Diaye, un intellectuel mais surtout un responsable qui s’est toujours montré à
la hauteur de la mission-test qui lui a été confiée tout au long de ses fonctions de président de la
HAPA, la Hapa une de ces hautes autorités politiques de notre pays. Il faut reconnaitre à ce jeune
cadre enveloppé de diplômes supérieurs de références (Doctorat d’Etat entre autres) que c’est lui
qui a élevé la HAPA cette honorable institution à un niveau académique et diplomatique qu’aucun de
ses prédécesseurs n’avait réussi à atteindre.

Derrière un sourire toujours jovial, un sourire qui fait sa particularité, El Husseine Ould
Meddou s’est faufilé longtemps dans les couloirs des organes de presse les plus populaires et les plus
prestigieux pour donner une valeur ajoutée au professionnalisme et à l’éthique des jeunes qui
s’étaient lancés en masses dans le secteur les années 1980.

Ascension fulgurante justifiée.

Fer de lance de l’innovation médiatique, Ould MEDDOU est pour tous les gens du métier de
la presse, une personnalité respectable et respectée, même si parfois, indépendamment de sa
volonté, il ne joint pas l’acte à la parole.

Appelé à la tête du département en charge aussi de la communication, cet excellent
journaliste, qui connait le champ médiatique dans ses moindres détails et qui connait la profondeur
de ses problèmes, doit livrer une très grande bataille pour redorer le blason de Ould Ghazouani, un
président très bas dans les sondages et, « mutilé » politiquement par des performances médiocres
laissées en héritage par certains ministres des gouvernements qui se sont succédés.

Le nouveau ministre doit avant tout peut être trouver une solution définitive à ces
« microbes » parfois indésirables et d’aucune utilité qui infestent au quotidien la toile de presse
publique comme prestataires de services et dont l’intégration à la fonction publique pose de sérieux
problèmes pouvant remettre en cause les évaluations budgétaires de ces établissements qui sont la
radio, la télévision nationale, l’Agence Mauritanienne d’Information et l’Imprimerie nationale trois
organes devenus depuis quelques années un véritable dépôt d’ordures pour une presse de moins en
moins performante. Evidemment donc, le ministre est attendu sur ce terrain glissant et parsemé de
difficultés liées à des contraintes financières que pourraient entrainer un recrutement massif
d’agents sans intérêt réel pour les performances de ces organes de presse.

Avec Ould Meddou à la tête du département de la communication, de mon avis le
gouvernement a intérêt à faire entière confiance à ce professionnel de la communication audio-visuelle
et lui confier en toute indépendance de rechercher et de trouver les solutions pour adapter
la ligne éditoriale de la presse publique aux avancées des libertés de la presse dans le monde.

La Presse publique mauritanienne est malade. Elle patine depuis 1960 en faisant du
surplace dans l’exploitation et la diffusion de l’information, ce qui la rend archaïque, d’une part, peu
crédible, en déphasage complet avec la presse nationale indépendante, et déboitée par rapport à la
presse internationale libérale.

A 51 ans, Ould Meddou fait face à un défi énorme, un défi qui va jauger ses capacités d’aller
de l’avant dans la trajectoire de la ligne de mire qu’il s’est toujours fixée. Celle de faire aussi, de la
presse de chez nous un moyen et un outil de développement adaptés à la réalité de la conjecture
nationale et internationale.

Une université ambulante.

Licence en Lettres, obtenue à l’Université d’Alger, il y’a 28 ans, Maitrise en Droit, Doctorat
de troisième cycle en Sciences de l’Information et de la Communication, El Housseine Ould Meddou
est à lui seul une faculté des sciences de la Presse, que celle-ci soit parlée ou qu’elle soit écrite.
Inverseur de langue française à la langue arabe et inverseur de la langue arabe à la langue française,
ce jeune technocrate né dans une région coincée entre le Hodh El Charghi et le Brakna, est le plus
brillant journaliste que j’ai connu ces cinquante dernières années.

Très poli, très bien éduqué, incapable de dire non, (même lorsqu’il sait que la réponse n’est
pas oui), Ould MEDDOU est un espoir de la jeunesse en voie de développement. Il est capable d’aller
jusqu’au bout de son projet ambitieux, celui de faire de la presse mauritanienne un joyau de la sous-
région.

Reste maintenant à savoir, si le sourire qui illumine le visage angélique d’un journaliste hors
pair, va laisser place à une fermeté qui lui permettra de traiter le mal qui gangrène la presse
mauritanienne étouffée par des médiocrités de tous genres qui se positionnent en force au-devant
de la scène des médias auxquels ils sont le plus souvent étrangers.

Celui qui a usé ses souliers en parcourant les couloirs du Ministère des Affaires Etrangères
et de la Santé (2000 et 2004), écrivain Journaliste, qui fut directeur de plusieurs médias nationaux et
internationaux pourra t’il faire appliquer dans les faits les recommandations des Sciences de
l’Information et de la Communication qu’il enseignait à l’Ecole Nationale d’Administration, de
Journalisme et de Magistrature ?

La question est là. Cet homme qui baigne maintenant dans son « habitacle naturel », celui
de la Culture, des Arts et de la Communication, pourra-il porter la parole cette fois au gouvernement
pour faire entendre les cris d’une presse qui souffre d’une sous-estimation par une junte militaire
transformée en une secte politique ?
Mohamed Ould Chighali
Journaliste indépendant

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