Procès en appel : Ould Abdel Aziz face à une réquisition de 20 ans de prison pour corruption
Procès en appel : Ould Abdel Aziz face à une réquisition de 20 ans de prison pour corruption
La Chambre criminelle de la cour d’appel de Nouakchott a été le théâtre d’un réquisitoire sévère du ministère public à l’encontre de l’ancien Président Mohamed Ould Abdel Aziz. Lors de l’audience d’aujourd’hui, l’accusation a réitéré ses charges en demandant une peine de 20 ans de prison contre l’ex-chef de l’État, poursuivi pour des faits de corruption et de détournement de fonds publics.
Dans son réquisitoire, le ministère public a dressé un portrait accablant de la gouvernance de l’ancien président, affirmant qu’il avait transformé la présidence de la République en une véritable « agence de courtage et d’extorsion d’investisseurs ». Selon l’accusation, Ould Abdel Aziz aurait mis en place un système de prédation économique, exploitant son autorité pour s’enrichir personnellement au détriment des finances publiques.
Le parquet a également requis des peines de 10 ans de prison à l’encontre de plusieurs anciens ministres et hauts responsables impliqués dans le « dossier décennal », une affaire tentaculaire portant sur la gestion des fonds publics durant les deux mandats de l’ex-président (2009-2019). Ces anciens dignitaires sont accusés de corruption, d’abus de pouvoir et d’enrichissement illicite.
Ce procès en appel, qui se déroule sous haute tension, est scruté de près par l’opinion publique et les acteurs politiques du pays. Tandis que la défense de l’ancien président continue de clamer son innocence, dénonçant un procès à motivation politique, le ministère public insiste sur la nécessité de rendre justice et d’instaurer une culture de redevabilité dans la gestion des affaires publiques en Mauritanie.
Le verdict de la cour d’appel sera déterminant non seulement pour Ould Abdel Aziz et ses coaccusés, mais aussi pour la consolidation de l’État de droit et la lutte contre la corruption dans le pays.