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Priorité aux valeurs de respect des droits de l’homme

Priorité aux valeurs de respect des droits de l’homme

L’État mauritanien a accordé la plus haute priorité aux valeurs de respect des droits de l’homme, découlant de son patrimoine culturel et sa constitution  qui garantit les libertés civiles pour tous.

Son système juridique  qui promeut aujourd’hui, les principes de justice, d’égalité, de tolérance, de respect des droits, de soutien humanitaire et de secours conforme aux principes de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Durant l`élection de Mohamed Ould El Ghazaouani en juin 2019, le bilan en matière de droits humains laissé par le président sortant Mohamed Ould Abdel Aziz a été qualifié de « déplorable ».  Les journalistes et les militants des droits humains qui dénoncent les phénomènes d`exclusion ou des affaires de corruption sont régulièrement victimes d’abus policiers, de harcèlement judiciaire et de détention arbitraire.  En 2015, un décret créant trois cours criminelles spécialisées en matière de lutte contre l’esclavage a été promulgué.  Pourtant, on observe que les militants anti-esclavagistes qui documentent régulièrement des cas dans certaines parties du pays sont exposés à des représailles liées à leur activisme.

La Mauritanie a promulgué des politiques et des lois régionales et internationales pour protéger les droits des travailleurs, des enfants, des femmes et des adultes. elles couvrent les principaux  droits de l’homme, y compris le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels et la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. Elle a ratifié la Convention  sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale ou  Convention internationale pour la protection de toutes les personnes contre les disparitions forcées. En outre,l’État n’accepte pas les procédures de plaintes individuelles des organes conventionnels autres que la Commission des droits des personnes handicapées. Lors du dernier Examen périodique universel (EPU), la Mauritanie n’a pas accepté  la recommandation de ratifier l’instrument international des droits de l’homme non ratifié et d’adopter une procédure de plainte individuelle confidentielle. Après avoir examiné le deuxième rapport périodique de la Mauritanie, la Commission des droits de l’homme « a malheureusement noté la position de l’État partie de maintenir des réserves aux articles 18 et 23 du Pacte, qui stipulaient que  ces dispositions ne s’appliquent que dans la mesure où elles ne satisfont pas  les exigences de la charia.

Lors du dernier EPU, le gouvernement n`avait pas souhaité proposer une invitation ouverte à toutes les thématiques des procédures spéciales. Dans son rapport de 2019 sur les représailles à l`encontre des personnes coopérant avec les Nations unies sur les droits de l`homme, le Sous-Secrétaire général aux droits de l`homme a relevé l`interdiction de voyager visant des défenseurs des droits de l`homme travaillant sur la question du Passif humanitaire alors que ces derniers devaient se rendre à Genève pour participer à l`examen de la Mauritanie par le CCT. Lever toute restriction et s`abstenir de mesures de représailles visant les défenseurs des droits de l`homme désireux de collaborer avec les mécanismes de protection des droits humains de l`ONU.  A la clôture d`une visite de 10 jours dans le pays, Tomoya Obokata, Rapporteur spécial de l`ONU sur les formes contemporaines d`esclavage, a appelé les autorités à prendre des mesures urgentes pour accélérer la mise en œuvre de la législation anti-esclavagiste mauritanienne et à résoudre les problèmes pratiques, juridiques, et les obstacles sociaux qui empêchent les personnes touchées par l`esclavage d`aller en justice et d`atteindre l`égalité.
« Je suis reconnaissant au Gouvernement d`avoir accueilli ma visite et de la coopération qui m`a été apportée par les plus hautes autorités, y compris le Président de la République », a déclaré Tomoya Obokata dans une déclaration à la presse, indiquant qu`il a été encouragé par la reconnaissance par le Président que « le déni de l`esclavage n`est pas la bonne approche, et de son engagement à mettre fin à l`esclavage, à traduire les auteurs en justice et à favoriser l`inclusion sociale et économique des personnes anciennement réduites en esclavage ». Néanmoins, le rapporteur spécial de l’ONU a averti que des formes modernes d’esclavage fondées sur la lignée existent toujours en Mauritanie, tant au sein de tous les principaux groupes ethniques du pays que parmi certains groupes.

Tomoya Obokata a également fait part de ses inquiétudes concernant le travail des enfants, en particulier la  mendicité forcée et les pratiques de travail forcé qui sont courantes dans le secteur informel mauritanien et affectent à la fois les immigrés et les citoyens mauritaniens.

« L`existence persistante de l`esclavage et d`autres pratiques esclavagistes en Mauritanie démontre malheureusement que les lois pertinentes ne sont pas totalement appliquées dans la pratique et qu`une transformation sociale et un changement de mentalité des dirigeants du pays sont nécessaire pour reconnaître de façon directe et de lutter contre l`esclavage plutôt que de nier son existence », a-t-il indiqué.  M.  Obokata a également reçu des informations selon lesquelles les personnes réduites en esclavage et leurs descendants rencontrent des difficultés pour s`inscrire à l`état civil mauritanien, ce qui est une condition préalable à l`accès à l`éducation, à l`emploi formel, et aux services de base.  « Sans accès à l`emploi formel et à l`éducation, les victimes de l`esclavage, et leurs enfants n`ont aucune voie viable pour sortir de l`esclavage et restent piégés dans un cercle vicieux de dépendance vis-à-vis de leurs anciens esclavagistes ou de formes de travail qui relèvent de l`exploitation », a-t-il déclaré.

Ahmed Ould Bettar

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