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Pour un réveil des consciences :

La Mauritanie n’a pas besoin de bouleversements violents ni de coups de force : elle a besoin d’un réveil des consciences collectives.

Pour un réveil des consciences :

le rôle des intellectuels dans la construction du vivre-ensemble en Mauritanie
La République de Mauritanie traverse une période charnière de son histoire. Entre espoirs et frustrations, la question centrale du vivre-ensemble demeure une problématique sensible, mais incontournable. Les divisions sociales, ethniques et économiques ne doivent plus être perçues comme des fatalités, mais comme des défis à relever collectivement. Dans cette mission, les intellectuels, leaders d’opinion, religieux et acteurs de la société civile portent une responsabilité historique qui les engage au-delà des appartenances particulières.

1. Le rôle incontournable des intellectuels et leaders d’opinion
Les écrivains, journalistes, penseurs, enseignants, imams et leaders culturels ne peuvent rester passifs face aux injustices sociales, aux inégalités persistantes et aux fractures identitaires. Leur mission est d’éclairer la société, de questionner l’ordre établi et de rappeler sans cesse les valeurs morales fondamentales : dignité humaine, équité, vérité et solidarité. La neutralité dans de telles circonstances devient une complicité silencieuse.

Un intellectuel n’est pas seulement un spectateur critique : il doit devenir un acteur engagé pour inspirer une société plus juste et inclusive.

2. Encourager le dialogue intercommunautaire
La société mauritanienne a besoin d’espaces de dialogue sincère entre ses différentes composantes. Il est urgent de :

Créer des forums de discussions intercommunautaires, dans les quartiers, les universités, les mosquées et les centres culturels.

Favoriser l’écoute mutuelle et la confrontation constructive des idées.
Remplacer la méfiance et les préjugés par la connaissance réciproque et le respect.
Le dialogue est le chemin qui permet de transformer les différences en richesses et les rancunes en compréhension mutuelle.

3. Participation citoyenne et société civile
Le progrès démocratique exige l’engagement actif des citoyens. Cela peut passer par :

La création de comités de quartier pour gérer localement les problèmes sociaux.
L’organisation de débats publics, de campagnes citoyennes et de projets collectifs.
Un soutien renforcé aux associations qui œuvrent pour l’éducation, la propreté urbaine, l’inclusion sociale et la justice.

Chacun, qu’il soit étudiant, commerçant, journaliste ou religieux, possède une part de responsabilité dans la réussite commune.
4. Réformes institutionnelles et inclusion
Le vivre-ensemble ne saurait être complet sans un État juste et équitable. Cela suppose :

Des institutions inclusives qui prennent en compte les besoins de toutes les composantes sociales et culturelles.
Une gestion équitable des ressources nationales, où la richesse du pays profite réellement à tous.

Un appareil judiciaire impartial, garantissant à chaque citoyen l’égalité devant la loi, quelle que soit son origine ou sa condition sociale.
La légitimité d’un État se mesure à sa capacité à protéger tous ses enfants sans discrimination.

5. Le changement par l’exemple
Les élites politiques, économiques et culturelles doivent assumer leur devoir d’exemplarité :
Rompre avec le népotisme et le favoritisme en valorisant le mérite.
Mettre en avant l’éthique et la transparence dans la gestion des affaires publiques.

Inspirer par les actes, non par les slogans.

Un peuple se transforme durablement lorsque ses élites incarnent réellement les valeurs qu’elles prônent.
Vers une transformation des mentalités
La Mauritanie n’a pas besoin de bouleversements violents ni de coups de force : elle a besoin d’un réveil des consciences collectives.
Cela commence par de petites actions individuelles multipliées, par des comportements exemplaires, et par un refus partagé de se soumettre aux injustices.

Comme le rappelle la sagesse universelle : un peuple progresse non par la peur ou la division, mais par l’unité, la dignité et la connaissance.
Le temps est venu pour les intellectuels mauritaniens, toutes composantes confondues, de prendre leur place comme éclaireurs de la conscience nationale et architectes d’un avenir commun..
Abdoulaziz DEME le 22 Août 2025

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