Plainte Officielle de la Terre de Mauritanie contre ses Occupants Légaux : les Mauritaniens
Plainte Officielle de la Terre de Mauritanie
Cour Internationale des Sols Déçus et Maltraités – Division des Terres Trahis
Objet : Maltraitance chronique, sous-développement aggravé, sabotage par indigence morale et arrogance structurelle
Plaignante :
Moi, Terre de Mauritanie, vaste, noble, riche de ressources visibles et invisibles, fière d’un potentiel que même les étoiles m’envient.
Accusés :
Les habitants dits « mauritaniens », autoproclamés peuple élu du désert, champions du thé amer, des discours creux et des réunions inutiles.
Exposé des faits :
Je reviens tout juste d’un petit tour de santé en Tanzanie et au Sénégal. Oui, j’ai pris quelques jours pour respirer l’air frais de la modernité, fouler des routes bitumées, voir de vraies écoles debout, sentir le respect qu’on accorde à une terre qu’on veut élever.
Et là, choc traumatique.
À mon retour chez moi – oui, chez moi, car ce pays m’appartient autant qu’aux chameaux – je découvre que rien, absolument rien n’a bougé. Pas une route réparée, pas un hôpital digne de ce nom, pas même une goutte de honte dans les yeux de mes soi-disant enfants.
Au contraire :
• Ils organisent des forums sur la pauvreté… dans des hôtels 5 étoiles.
• Ils parlent d’émergence… sans électricité.
• Ils signent des projets gaziers… pendant que le peuple cuit sous le soleil.
• Ils construisent des prisons… faute de pouvoir bâtir des écoles.
• Ils importent leur pain… mais exportent leur dignité.
Motif de la plainte :
Sabotage volontaire et prémédité.
Oui, j’accuse ce peuple – ou plutôt ce regroupement de mendiants fiers et arrogants – de crimes contre le bon sens, contre le progrès, et contre moi, leur Terre.
Au lieu de me cultiver, ils m’ont désertifiée.
Au lieu de m’aimer, ils m’ont pillée.
Au lieu de me protéger, ils m’ont vendue à prix discount à tout investisseur en costume-cravate ou en boubou diplomatique.
Ils se battent pour des tribus, des postes fictifs et des marchés truqués, pendant que je meurs d’ennui, de poussière, de promesses électorales.
Requêtes de la plaignante :
1. Placement sous tutelle sénégalaise ou tanzanienne provisoire – ne serait-ce que pour apprendre ce qu’est une voirie.
2. Envoi d’archéologues pour retrouver la conscience nationale, apparemment disparue sous les décombres de l’administration.
3. Obligation pour chaque citoyen de suivre un stage de dignité dans un pays normal.
4. Gel immédiat des discours vides : interdiction de parler d’émergence avant d’avoir de l’eau courante dans tous les quartiers.
Je suis fatiguée. Très fatiguée.
Je suis vaste, belle, gorgée de richesses, mais maudite par ceux qui m’habitent.
Je n’en peux plus d’être piétinée par des pieds aussi fiers qu’ignorants,
de supporter des enfants qui me regardent mourir… en se félicitant de leur “exception mauritanienne”.
Je demande donc justice, tutelle, ou au moins un exorcisme collectif.
Fait à Nouakchott, capitale des promesses abandonnées,
Ce 23 mai, l’an de grâce perdu depuis trop longtemps.
Signé :
La Terre de Mauritanie
(Actuellement en grève passive)
Soumis par Sy Mamadou