Partenariat Sénégal–Mauritanie : l’alliance prend un nouvel élan à Tokyo
À l’occasion de la neuvième édition de la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD 9), les présidents Bassirou Diomaye Faye et Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani ont affiché une nouvelle fois leur volonté d’inscrire la relation sénégalo-mauritanienne dans une dynamique de long terme. Entre les dossiers migratoires et le méga-projet gazier Grand Tortue Ahmeyim, Dakar et Nouakchott entendent donner à leur coopération un contenu concret et durable.
La rencontre de Tokyo intervient après plusieurs avancées significatives. Le 2 juin dernier, les deux pays ont paraphé à Nouakchott un nouvel accord relatif à l’entrée et au séjour de leurs ressortissants, en remplacement du texte qui datait de 1972. Ce dispositif modernisé simplifie les démarches, réduit les coûts et abolit certaines contraintes administratives jugées lourdes, notamment l’obligation de présenter des justificatifs de revenus lors des premières demandes de séjour. Quelques semaines plus tard, le Secrétaire d’État aux Sénégalais de l’extérieur, Amadou Chérif Diouf, s’est rendu en Mauritanie pour expliquer les contours de cet accord aux communautés sénégalaises et remettre une enveloppe de 50 millions FCFA à des groupements associatifs locaux.
Mais c’est surtout le gaz qui illustre le mieux l’interdépendance entre les deux voisins. Le 22 mai, Bassirou Diomaye Faye et Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani avaient effectué une visite conjointe sur la plateforme offshore du projet GTA, exploitée par BP, Kosmos Energy, Petrosen et la SMH. Après le démarrage de la production en janvier et l’exportation d’une première cargaison de gaz liquéfié en avril, le projet est entré dans sa phase opérationnelle. La première étape prévoit une capacité annuelle de 2,4 millions de tonnes de GNL, destinées aussi bien aux marchés internationaux qu’aux besoins locaux.
Au-delà des chiffres, le GTA se veut également un levier d’intégration économique et sociale. Plus de 3 000 emplois ont été générés depuis 2017, 300 entreprises locales ont été mobilisées et un programme de formation a déjà permis de qualifier 47 jeunes techniciens qui rejoindront prochainement les équipes offshore. Dans ce contexte, les deux présidents, épaulés par leurs partenaires techniques, travaillent déjà à l’accélération de la phase 2 du projet.
En marge de la TICAD, les deux chefs d’État ont ainsi donné un signal politique fort : la coopération entre Dakar et Nouakchott ne se limite pas aux discours, mais s’appuie sur des projets structurants, à la fois pour leurs populations et pour la stabilité de la sous-région.
AVEC APANEWS
Source: igfm.sn