OTE : la Tunisie pourrait jouer la carte des Brics pour contourner le FMI
OTE : la Tunisie pourrait jouer la carte des Brics pour contourner le FMI
La Tunisie n’a pas officiellement exprimé le désir de rejoindre le groupe des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) et ne répond pas aux critères d’adhésion. Il faut cependant qu’elle s’implique dans les échanges avec ce groupe, d’autant que le Fonds monétaire international (FMI) n’a pas encore statué sur la demande de prêt demandé par notre pays.
C’est ce qu’indique l’Observatoire tunisien de l’économie. (OTE) dans une note publiée à l’occasion du 15e sommet des pays membres à Johannesburg, intitulée «L’Afrique du Nord et les Brics: s’il s’agit d’une ‘‘carte à jouer’’ pour sortir du FMI, il existe plusieurs options sur lesquelles la région devrait parier».
L’OTE suggère que la Tunisie et ses partenaires en Afrique du Nord pourraient aussi appeler à renforcer les mécanismes financiers du FMI.
Actuellement, les pays ne peuvent accéder qu’à 30 % de leur quote-part sans obligation d’obtenir au préalable un programme du FMI.
Il serait également important que les pays d’Afrique du Nord, selon l’OTE, accordent un intérêt accru aux relations avec le Fonds monétaire arabe (FMA), un autre mécanisme financier régional qui pourrait faciliter l’émancipation de la région du FMI. Ils pourraient dès lors rechercher des capacités financières renforcées de ce fonds.
Les pays d’Afrique du Nord pourraient jouer une autre carte en poursuivant les négociations sur un protocole prévoyant la création du Fonds monétaire africain. Jusqu’à présent, cette alternative prometteuse n’a été adoptée que par la Mauritanie.
On remarquera que l’OTE ne voit pas dans les Brics une alternative à l’adhésion historique de la Tunisie au bloc occidental, constitué par les Etats-Unis et l’Union européenne, car il sait que cet ensemble est en cours de construction et qu’il n’a pas encore mis en place des mécanismes viables de financement destinés aux pays partenaires. Il ne saurait donc être la solution miracle pour la crise que traverse actuellement notre pays dont les deux plus gros déficits commerciaux sont, depuis plusieurs années, avec la Chine et la Russie.
On peut toujours s’agiter, gesticuler et crier «Bics Brics Brics», comme le font certains politiques, cela ne réglera pas les problèmes du pays, qui doit compter sur ses propres moyens pour s’en sortir et, surtout, ne pas tourner le dos à ses partenaires et bailleurs de fonds historiques.
I. B.
kapitalis