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« Noirs de Mauritanie : l’art de mourir en silence”

« Noirs de Mauritanie : l’art de mourir en silence”

Il faut que les Noirs Mauritaniens se réveillent, un jour. Pas demain. Pas dans un siècle. Pas après la prochaine trahison. Aujourd’hui. Maintenant. Ou jamais.

Parce que la vérité est brutale : la Beïdanie ne vous gouverne pas, elle vous efface. Elle ne vous administre pas, elle vous piétine. Elle ne vous considère pas, elle vous exploite et vous méprise. Vous êtes devenus des ombres dans votre propre pays, des étrangers dans votre propre terre, des citoyens de seconde zone dans une République construite sur votre silence, votre souffrance, et votre soumission.

Haratin, Halpular, Soninké… vous êtes les damnés de cette République de façade. Vous êtes l’épine dorsale de l’économie, les bras de la terre, les colonnes des villes, les ventres de la patrie – mais sans droits, sans voix, sans avenir. Et pendant que vous vous taisez, on vous remplace, on vous marginalise, on vous insulte jusque dans les lois, jusque dans la langue, jusque dans la mémoire.

« Lorsque les oppresseurs définissent la loi, résister devient un devoir sacré. »
– Amilcar Cabral

Regardez bien ce qui se passe :
– Vos langues sont interdites à l’école, méprisées dans l’administration.
– Vos savants sont effacés de l’histoire officielle.
– Vos terres sont confisquées au nom du mensonge coutumier.
– Vos enfants sont humiliés, réorientés, écartés des concours.
– Vos voix sont manipulées à chaque élection.
– Vos souffrances sont niées, vos martyrs oubliés, vos luttes trahies.

Et que faites-vous ? Rien. Ou si peu.
Vous priez, vous attendez, vous vous divisez, vous vous accrochez aux miettes d’un système qui vous méprise. Vous appelez cela la paix sociale, le dialogue, la patience. Mais ce n’est pas de la sagesse, c’est de la lâcheté collective, de la peur maquillée en prudence, du renoncement présenté comme stratégie.

« L’ennemi le plus redoutable d’un peuple opprimé, ce n’est pas l’oppresseur, c’est sa propre résignation. »
– Frantz Fanon

La vérité, c’est que nous sommes devenus complices de notre propre effacement.
Nous avons préféré courber l’échine plutôt que relever la tête.
Nous avons abandonné nos enfants à un système scolaire qui les exclut.
Nous avons fermé les yeux sur la violence, l’injustice, le mépris.
Nous avons laissé les traîtres parler en notre nom, signer en notre nom, vendre nos droits contre des postes.
Nous avons accepté de survivre au lieu de vivre.

« Celui qui ferme les yeux sur le mal est complice du mal. »
– Martin Luther King Jr.

Mais la Beïdanie , elle, ne dort pas.Elle avance, elle prépare l’après, elle trie, elle planifie. Elle vous soudanaise pour faire de vous des ouvriers agricoles sur vos propres terres . Elle a fait de vous un problème démographique, à résoudre en silence, par l’oubli, par l’exil, par la pauvreté et l’humiliation.

Et pendant ce temps, vous chantez l’unité nationale, pendant qu’on creuse vos tombes administratives.

Non, ce n’est pas le moment d’être diplomates. Ce n’est pas le moment de flatter les bourreaux comme Meguett à Boghe pour exister. C’est le moment de dire NON. De s’organiser. De penser. D’agir pacifiquement en mode Hirak .Sans violence , mais avec la clarté politique, la solidarité, la vérité nue et la détermination collective.

« Il faut que chaque génération, dans une relative opacité, découvre sa mission, l’accomplisse ou la trahisse. »
– Frantz Fanon

Il ne suffit pas d’être noir pour être une victime. Il faut être noir et éveillé. Noir et digne. Noir et debout.
Sinon, vous finirez tous – tous – dans le cimetière de l’histoire, étiquetés comme ceux qui ont laissé faire, qui ont tout vu, tout su, et n’ont rien osé.

« Un peuple qui ne défend pas ses droits est un peuple mûr pour l’esclavage. »
– Cheikh Anta Diop

WETOV

Sy Mamadou

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