Niger : la Cédéao active sa «force en attente» pour rétablir l’ordre constitutionnel

Niger : la Cédéao active sa «force en attente» pour rétablir l’ordre constitutionnel.
Par EP avec AFP
Le président ivoirien Alassane Ouattara a affirmé que les chefs d’État ouest-africains avaient donné leur feu vert, à la suite du sommet à Abuja.

Les dirigeants de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) ont activé jeudi leur «force en attente» de l’organisation régionale pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger, selon les résolutions lues à la fin d’un sommet à Abuja. L’organisation a évoqué «le déploiement de la force en attente de la Cédéao pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger», a déclaré le président de la Commission de la Cédéao Omar Touray à l’issue du sommet extraordinaire.

Un bataillon de 850 à 1100 soldats ivoiriens

Plus tard dans la soirée, le président ivoirien Alassane Ouattara a affirmé que les chefs d’État ouest-africains avaient donné leur feu vert pour qu’une opération militaire «démarre dans les plus brefs délais» afin de rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. «Les chefs d’état-major auront d’autres conférences pour finaliser les choses mais ils ont l’accord de la conférence des chefs d’État pour que l’opération démarre dans les plus brefs délais», a déclaré Alassane Ouattara à Abidjan, à son retour d’Abuja.

Alassane Ouattara a indiqué que la Côte d’Ivoire fournirait «un bataillon» de 850 à 1100 hommes, aux côtés du Nigeria et du Bénin notamment, et que «d’autres pays» les rejoindront. «Les putschistes peuvent décider de partir dès demain matin et il n’y aura pas d’intervention militaire, tout dépend d’eux», a-t-il martelé, ajoutant: «Nous sommes déterminés à réinstaller le président Bazoum dans ses fonctions». La France a apporté jeudi soir «son plein soutien à l’ensemble des conclusions» adoptées lors du sommet. En outre, Paris «réitère sa ferme condamnation de la tentative de putsch en cours au Niger, ainsi que de la séquestration du Président Bazoum et de sa famille», a ajouté le ministère français des Affaires étrangères dans un communiqué.

Les putschistes intransigeants

À l’issue du sommet d’Abuja, le président de la Commission de la Cédéao, Omar Touray avait toutefois réaffirmé «l’engagement continu à la restauration de l’ordre constitutionnel, à travers des moyens pacifiques». La menace d’un recours à la force avait été brandie la première fois le 30 juillet lors d’un précédent sommet de la Cédéao : un ultimatum de sept jours avait été lancé aux militaires de Niamey pour rétablir le président Bazoum, renversé le 26 juillet, sous peine d’intervention armée. Mais rien ne s’est passé à son expiration dimanche. Depuis, les nouveaux maîtres du Niger ont semblé fermés aux tentatives de négociations de la Cedeao.

Le président de la Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, avait déjà affirmé à la presse avant son départ du sommet «que la Cédéao était intervenue par le passé au Liberia, en Sierra Leone, en Gambie et en Guinée-Bissau» lorsque l’ordre constitutionnel était menacé. «Aujourd’hui, le Niger connaît une situation similaire et je tiens à dire que la Cedeao ne peut l’accepter», avait-il ajouté. «Nous avons essayé de dialoguer avec les putschistes au Niger, nous avons envoyé des délégations et de hautes personnalités (…) Mais ils gardent le président Bazoum en otage», avait-il poursuivi.

Source: Figaro.fr

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