Mort de Nahel M. : Nanterre dans le chaos d’une deuxième nuit d’émeutes

Mort de Nahel M. : Nanterre dans le chaos d’une deuxième nuit d’émeutes
Des groupes très mobiles, parfois accompagnés de jeunes sur des deux-roues pour servir de guetteurs, ont multiplié les incendies, contraignant policiers et pompiers à abandonner la cité Pablo-Picasso.

L’odeur des voitures qui brûlent un peu partout dans la ville. Le bruit des explosions, parfois assourdissantes. Les tirs de feux d’artifice incessants contre les policiers. Certaines places jonchées de cartouches de gaz lacrymogènes. Des incendies par dizaines. Des pompiers obligés de s’enfuir sous les jets de pierres. Et les cris de colère des assaillants, devenus cris de victoire chaque fois que la police a reculé, sirènes hurlantes, sous la pression des assauts ou pour éviter des affrontements plus directs et encore plus dangereux. La ville de Nanterre a connu une deuxième nuit d’émeutes urbaines après la mort de Nahel, tué mardi 27 juin par un policier lors d’un contrôle routier.

Plus grave encore, comme le craignaient les autorités policières et les élus, les incidents et les violences se sont multipliés dans un nombre important de quartiers en Ile-de-France, en banlieue de Lyon, à Toulouse, dans le Nord, rappelant le spectre des émeutes de l’automne 2005, lesquelles avaient contraint le gouvernement de Dominique de Villepin à décréter l’état d’urgence pour rétablir l’ordre. Jeudi matin, sur Twitter, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a indiqué que la police avait procédé à 150 interpellations durant la nuit.

A Nanterre, dans la nuit de mercredi à jeudi, des groupes très mobiles, visiblement bien coordonnés, extrêmement déterminés, parfois accompagnés de jeunes sur des deux-roues pour servir de guetteurs, ont multiplié les incendies de voitures, de camionnettes, de camions, de poubelles. C’était justement l’inquiétude des élus : voir la ville s’embraser, et elle est de nouveau devenue réalité après une première nuit de cauchemar. Les promesses d’une justice impartiale, l’annonce d’une marche blanche jeudi après-midi, les appels au calme, les déclarations du chef de l’Etat, Emmanuel Macron, de la première ministre, Elisabeth Borne, du maire (divers gauche) de Nanterre, Patrick Jarry, n’y ont rien fait, la ville a connu une nuit terrible.

Luc Bronner

Source: lemonde.fr

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