Mohamed Ould Saleck, Président du Conseil National de l’UFP écrit :

J’ai lu, avec beaucoup d’intérêt et d’attention, l’écrit de mon compatriote CHEIKH SIDATY, publié récemment via les réseaux sociaux, qui se veut une espèce d’esquisse savante de la question ou problématique des haratines en Mauritanie. Même si par ailleurs je salue l’intérêt porté par ce dernier aux conditions socio-économiques et politiques des haratines qui, objectivement, ont beaucoup souffert de l’oppression et du déni de liberté, à l’instars d’autres composantes nationales, je ne peux cependant m’empêcher de marquer, tant soit peu, mon opposition par rapport à certaines idées et affirmations jugees gratuites , surtout en direction des kadihines , du MND et du président de L’UFP Mohamed ould Maouloud.
Monsieur Sidaty, votre écrit est littéralement clair, bien conçu et élaboré de manière rhétorique, ( à dessein ? ) pour provoquer, par procédé d’insinuation, une atteinte à l’intégrité morale des patriotes de ce pays. En revanche, tout l’effort consenti pour convaincre les lecteurs du bien fondé de vos thèses ne peut que rester vain, face à l’immense crédibilité politique des démocrates, acquise au bout de luttes historiques permanentes dans l’intérêt suprême de toutes nos composantes nationales, principalement les haratines. Mohamed/ Maouloud que vous accusez, à tort , de << complicité >> , jamais prouvée, avec le système social archaïque et esclavagiste, est pourtant l’un des plus grands défenseurs des causes justes dans ce pays et des haratines en particulier. Interrogez l’histoire poste- coloniale de la Mauritanie, sans préjugés ni partis- pris et vous aurez la réponse têtue… Qui a soutenu et encadré la révolte des paysans de Barguethany, en Affole’, début des années 80 , pour que ces derniers puissent jouir des bienfaits de la terre qu’ils cultivaient depuis des decennies ? Qui les a accompagnés jusqu’à bénéficier d’un procès plus ou moins équitable au parquet d’Aioun El Atrouss ? Qui a soutenu , encadré et accompagné le mouvement de révolte des paysans de l’Aftout les années 80 contre le système social, économique et culturel archaïques qui les opprimait ? Qui a publié des déclarations politiques, à cette époque- là : << l’ Aftout gronde >> dénonçant la complicité de l’état qui soutenait les féodalités locales contre la juste lutte des paysans ? C’est bien Mohamed/ Maouloud et ses camarades de lutte qui sont les premiers à soutenir et prendre en charge les revendications légitimes des haratines bien avant la génération d’aujourd’hui. Loin de moi tout esprit de minimiser le rôle que d’autres leaders ont déployés pour cette même cause, je dirai tout simplement qu’il n’est pas sincère ni objectif de vouloir, à tout prix, contre vents et marées, occulter la contribution des kadihines de Mauritanie, du MND et de l’Ufp pour l’émancipation des haratines.
Je pense également que s’emprendre au Docteur Mohamed Maouloud, pour avoir eu le courage et la perspicacité d’alerter les Mauritaniens, face au danger éventuel des risques de conflits intér- éthniques à la Rouandaise, n’est pas honnête ni courtois. Surtout quand le contenu de son intervention a été sciemment galvaudé pour faire de lui un simple << pyromane >>, bon à faire peur au public. Pourtant, comme la si bien dit Maouloud, les haratines font partie de la communauté maure , arabe. En aucun cas ils ne constituent une ethnie à part . Et affirmer le contraire suppose d’apporter des preuves scientifiques irréfutables. Tout discours qui fait endosser la responsabilité du passif esclavagiste et ses séquelles aux maures blancs, << les bidhanes >> comme disent certains, découle d’une aberration intellectuelle ou de la mauvaise fois . Une tentative, vaine, visant à détourner les haratines du vrai chemin de la libération et de l’émancipation. Ce dont les haratines ont besoin aujourd’hui, c’est l’action dans l’unité, avec tous les opprimés, de toutes nos composantes nationales, dans le cadre d’un large front uni national, pour l’avènement d’un système démocratique débarrassé des séquelles sombres du passé . Dans ce cas précis,les intellectuels haratines, plus que quiconque, ont un grand rôle à jouer en orientant les masses ouvrières et paysanes, composées en grande partie de haratines, vers le chemin de l’unité, de la concorde et du vivre ensemble, pour accélérer le processus du changement démocratique processuel . Ensembles consacrons nos énergies à libérer toutes nos couches opprimées, sans distiction, au lieu de les perdre en nous contre attaquant les uns les autres unitilement .

En conclusion, je pense qu’il serait plus judicieux et sage pour les jeunes intellectuels haratines, motivés par la justesse de la cause de leurs << frères >>, de ne pas se laisser guider par des émotions, quoique compréhensibles, au détriment de la sérénité et d’analyse rationnelle recqises . En fin, il est aberrant de constater, qu’au lieu de cibler les vrais adversaires du changement ( le régime et ses alliers naturels), certains se complaîsent à divertir les masses par des propos incendiaires, dirigés contre les amis idéologiques des opprimés.
Cette tendance à la << fascisation >> du débat politique et idéologique est nuisible. Elle ne resoud aucun problème. Seul un vrai débat idéologique contradictoire, sans passion, synchronisant toutes les énergies, autour de la question haratine, pourrait contribuer à des avancées majeures. En tout cas, à l’Ufp , cest notre souhait le plus ardent et notre option stratégique !
Nous invitons tous les acteurs nationaux, soucieux du bien être des masses à nous accompagner pour réaliser cet objectif patriotique .

Mohamed/ Saleck
Professeur
Aioun