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Moctar Ould Djay : l’ascension d’un technocrate au cœur du pouvoir mauritanien

Découvrez le parcours de Moctar Ould Djay, Premier ministre mauritanien, figure clé du régime El Insaf, entre expertise technocratique et enjeux politiques.

Technocrate discret, gestionnaire expérimenté et loyal au régime, Moctar Ould Djay a progressivement gravi les échelons jusqu’à devenir Premier ministre de Mauritanie. Portrait d’un acteur central du pouvoir actuel.
Nouakchott (Rapide Info Mauritanie)

Discret mais incontournable, El Moctar Ould Djay s’est imposé ces dernières années comme l’une des figures clés de la gouvernance en Mauritanie. Premier ministre depuis août 2024, cet ingénieur statisticien de formation incarne parfaitement le profil du technocrate devenu pilier central du système politique actuel, sous l’égide du parti El Insaf, au pouvoir.

Né le 28 décembre 1973 à Modjeria, Moctar Ould Djay est marié et père de sept enfants. Après un parcours académique exemplaire, qui le conduit notamment à l’Institut National de Statistiques et d’Économie Appliquée (INSEA) au Maroc, puis à l’Université Toulouse 1 Capitole en France pour un Master en statistiques et économie comparée, il débute sa carrière professionnelle en 1998.

Une montée progressive au sein de l’administration

Dès ses débuts, il se spécialise dans le traitement de l’information sur le marché du travail, dans le cadre d’un projet du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD). Il gravit rapidement les échelons administratifs, occupant successivement des fonctions de responsabilité dans les secteurs de l’éducation, des finances publiques et de l’économie.

Sa nomination en 2010 à la tête de la Direction générale des impôts marque un tournant décisif. Chargé de moderniser l’administration fiscale, il y gagne une réputation de gestionnaire rigoureux. En janvier 2015, il est promu ministre des Finances, puis ministre de l’Économie et des Finances dès février 2016, poste qu’il occupe jusqu’en 2019.

Il poursuit sa carrière à la tête de la Société Nationale Industrielle et Minière (SNIM), un des principaux leviers économiques du pays, avant de rejoindre en 2023 la Présidence de la République en qualité de ministre chargé de la Présidence. Sa nomination comme Premier ministre, le 2 août 2024, consacre un parcours marqué par la compétence technique et la loyauté politique.

Un homme de dossiers au service de la stabilité

Moctar Ould Djay est décrit par ses proches comme un travailleur méthodique, préférant les dossiers aux projecteurs. Sa maîtrise des finances publiques, sa connaissance fine des mécanismes économiques et son réseau solide dans l’administration en font un interlocuteur précieux pour le président et l’équipe dirigeante du parti El Insaf.

À une période où la Mauritanie doit faire face à de nombreux défis économiques et sociaux, son profil de gestionnaire expérimenté apporte un gage de continuité et de stabilité dans l’action gouvernementale. Sa capacité à fédérer les différentes sensibilités internes du pouvoir renforce également son rôle de médiateur et de stabilisateur au sein de l’exécutif.

Une position forte mais exposée

Toutefois, cette ascension fulgurante s’accompagne de certaines fragilités. Moctar Ould Djay ne dispose pas d’une base politique personnelle forte, ni d’un ancrage tribal ou populaire significatif. Sa position reste donc largement dépendante de la confiance présidentielle et des équilibres internes du parti.

Par ailleurs, son profil très technocratique peut, par moments, apparaître comme déconnecté des réalités sociales du pays profond, dans un contexte où les attentes économiques et sociales des populations demeurent fortes. Les responsabilités qu’il a assumées par le passé, notamment dans les finances publiques et la gestion de la SNIM, pourraient également être sources de critiques, selon l’évolution des rapports de force internes.

Le visage d’une gouvernance technocratique

À ce jour, Moctar Ould Djay reste l’une des figures les plus influentes du système en place. Son parcours illustre la place croissante des compétences technocratiques dans la gouvernance mauritanienne contemporaine, où savoir-faire technique et fidélité politique deviennent des atouts déterminants pour accéder aux plus hautes fonctions de l’État.

Rapide Info 

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