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Moctar Djay entre diplomatie active et réforme du secteur éducatif

Le Premier ministre Djay renforce les liens diplomatiques et relance les réformes éducatives à travers le système SIRAGE. Analyse d’une double stratégie.

À la croisée des enjeux diplomatiques et des impératifs de réforme, le Premier ministre Moctar Djay s’est engagé dans une semaine intense de rencontres et de pilotage institutionnel. Entre les audiences accordées aux ambassadeurs d’Iran et du Maroc, et la supervision du programme SIRAGE dédié à la modernisation de l’administration éducative, le chef du gouvernement tente d’affirmer une ligne d’action à la fois stratégique et réformatrice. Mais derrière l’activisme affiché, les défis d’exécution et la concrétisation des engagements restent entiers.

Diplomatie active et réformes internes : le double front du Premier ministre Moctar Djay

Nouakchott, 19 juillet 2025 — Le Premier ministre mauritanien, Moctar Djay, a multiplié les engagements institutionnels et diplomatiques au cours de la semaine écoulée, illustrant une volonté gouvernementale affirmée de conjuguer action extérieure et réforme interne. Derrière cette intensité affichée, se dessine la complexité d’un agenda politique articulé autour de deux priorités : la consolidation des alliances internationales et l’accélération des réformes structurelles, notamment dans les domaines administratif et éducatif.

le chef du gouvernement a successivement reçu les ambassadeurs d’Iran et du Maroc en Mauritanie. Avec M. Javad Abou Ali Akbar, représentant de la République islamique d’IranVendredi, le chef du gouvernement a successivement reçu les ambassadeurs d’Iran et du Maroc en Mauritanie. Avec M. Javad Abou Ali Akbar, représentant de la République islamique d’Iran, les échanges ont porté sur le renforcement de relations qualifiées de « fraternelles », bien que ces liens demeurent relativement discrets sur le plan économique comme stratégique. La volonté de relancer la coopération bilatérale reste donc davantage déclarative que concrète à ce stade.

La rencontre avec l’ambassadeur marocain, M. Hamid Chabar, a suivi une ligne similaire, insistant sur l’approfondissement des relations entre les deux pays. Le caractère rituel de ces audiences n’a pas empêché le Premier ministre de mettre en avant une volonté de concrétiser les pistes de coopération, bien que peu de détails aient filtré sur la nature exacte des projets évoqués.

Ces deux rencontres diplomatiques ont eu lieu en présence de collaborateurs proches de M. Djay, notamment M. Cheikh Zeidane, directeur de cabinet, et Mme Hindou Ainina, conseillère chargée des affaires politiques, signe que le suivi politique de ces relations reste centralisé et stratégique.

Mais c’est sur le front intérieur que le Premier ministre semble vouloir imprimer sa marque. Le jeudi 17 juillet, il a présidé une réunion du Comité ministériel en charge du Système d’information pour la réforme administrative et la gestion de l’éducation (SIRAGE), projet censé incarner l’ambition du gouvernement en matière de modernisation institutionnelle.

Si M. Djay s’est félicité des avancées du programme, il a néanmoins reconnu des retards et faiblesses, enjoignant les ministères concernés à « combler toutes les lacunes dans les plus brefs délais ». Parmi les mesures nouvelles, l’intégration des transferts financiers (notamment les primes) dans la plateforme SIRAGE vise une meilleure transparence. Une ambition louable, bien que les promesses de rationalisation administrative en Mauritanie aient souvent buté sur l’inertie bureaucratique et l’absence d’audit indépendant.

Le Premier ministre a également souligné l’importance du SIRAGE comme outil de transformation du secteur éducatif, présenté comme « pierre angulaire » de la vision présidentielle. Un discours en phase avec celui du chef de l’État, mais qui appelle à être confronté à des résultats tangibles. Sur le terrain, les défis restent considérables : qualité de l’enseignement, sous-équipement des établissements, déficit d’enseignants qualifiés.

En ordonnant un suivi quotidien de l’évolution du programme, M. Djay cherche visiblement à imposer une cadence soutenue. Reste à voir si cette volonté de rigueur se traduira en pratiques durables dans un appareil étatique souvent critiqué pour son manque d’efficacité.

Entre diplomatie de proximité et réforme institutionnelle, l’agenda du Premier ministre reflète une dynamique de gouvernance qui veut donner des gages à la fois à l’international et à l’opinion nationale. Une stratégie ambitieuse, mais dont l’impact réel dépendra de la capacité du gouvernement à traduire les intentions politiques en transformations concrètes.

Rapide info avec agences

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