Espoir Mauritanie : Kadiata Malick Diallo critique la mainmise d’Abdoulaye Baba Sy
Dans une tribune incisive, Kadiata Malick Diallo répond aux attaques d'Abdoulaye Baba Sy et soulève de profondes interrogations sur sa légitimité et sa gouvernance interne du FRUD au sein de la Coalition Espoir Mauritanie.
Frud – Coalition Espoir Mauritanie
Dans une mise au point directe et argumentée, Kadiata Malick Diallo répond aux accusations d’Abdoulaye Baba Sy, secrétaire général de l’Institution de l’Opposition Démocratique, et revient sur les circonstances de la création de la Coalition Espoir Mauritanie. Elle dénonce des dérives autoritaires, un monopole des acquis collectifs par le FRUD et alerte sur les risques de division interne.
Dimanche 03/07/2025, j’ai partagé sur Facebook un posting de mon collègue l’honorable député Yahya Loud qui fustigeait le populisme ambiant, la démission et rappelant ce qu’on peut attendre d’un parlementaire, surtout d’une opposition ultra minoritaire comme c’est le cas actuellement.
Abdoulaye Baba Sy, secrétaire général de l’institution de l’opposition démocratique, en commentaire sur ma page, m’a directement interpellé sur mes rapports avec le parti FRUD.
Cette MISE AU POINT lui est adressée.
Abdoulaye Baba Sy a été promu secrétaire général de l’Institution de l’Opposition Démocratique à la suite des élections municipales, régionales et législatives de 2023. Vivant aux Etats-Unis, il a été positionné suppléant sur la liste législative de la Coalition Espoir Mauritanie dans la circonscription Amérique, sous la bannière du FRUD; il n’avait même pas pu voter. Allez savoir pourquoi. Il ne se serait même pas donné la peine d’aller s’inscrire sur les listes électorales, selon certaines sources. C’est ce même Abdoulaye Baba Sy qui, sans gêne, multiplie aujourd’hui les attaques contre certains députés de la Coalition, allant jusqu’à proférer des menaces de sanction, en vertu d’une prétendue discipline partisane. Cette posture prétentieuse et ridicule soulève plusieurs questions de fond.
Il est utile de rappeler qu’en décembre 2022, cinq groupes politiques — dont certains s’étaient vu refuser la reconnaissance légale par le ministère de l’Intérieur — se sont alliés avec le FRUD en vue de participer aux élections municipales, législatives et régionales. Pour ce faire, ils constituèrent un ensemble dénommé COALITION ESPOIR MAURITANIE. Ce sont les résultats électoraux de cette Coalition qui ont permis au FRUD, seul parti du groupe détenant un récépissé, d’être hissé au rang de deuxième force de l’opposition démocratique. Cette position a ouvert, grâce aux apports de l’ensemble des partenaires, l’accès à certains avantages institutionnels :
• un poste de membre du Conseil de supervision de l’Institution de l’opposition ;
• un secrétariat général, échu de manière inattendue à Abdoulaye Baba Sy, avec rang de secrétaire général de ministère ;
• un directeur et un chef de service ;
• un représentant au Conseil constitutionnel ;
• ainsi qu’une subvention annuelle de l’État.
Tous ces acquis d’un combat commun sont aujourd’hui gérés exclusivement par le FRUD, sans consultation ni association des autres membres de la Coalition.
Les candidats de la Coalition, faut-il le rappeler, se sont présentés sous l’étiquette du FRUD en toute conscience, sans en être membres. Abdoulaye Baba SY le sait très bien. C’est une pratique courante dans le pays. Coumba Dada Kane, pour ne citer que son cas, fut députée au nom du parti SAWAB de 2018 à 2023. Se considérait-elle pour autant militante de ce parti ? Appliquait-elle la ligne politique et idéologique du parti SAWAB ?
En réalité ce n’est qu’en mars 2024, à la veille de la candidature de Me El Id à l’élection présidentielle, que les groupes politiques des députés Balla Touré, Mohamed Lemine Sidi Maouloud et El Id lui-même ont formellement intégré le FRUD.
Abdoulaye Baba Sy, qui doit sa nomination à cette Coalition dans les conditions que l’on sait, aurait dû raser les murs à défaut de se taire. Disqualifié à tous les niveaux, il n’hésite pourtant pas à s’en prendre à ceux-là mêmes qui ont rendu possible son ascension. Sans gêne ni aucun scrupule, il perçoit régulièrement son salaire depuis les États-Unis, alors qu’il n’exerce pas pleinement ses fonctions. Emploi fictif, dirait-on sous d’autres cieux. Qu’importe pour notre moralisateur politique ! Il préfère se camoufler derrière l’invective, les calomnies et les mensonges, pour détourner les regards de celui qu’il est véritablement.
L’Institution elle-même ferait bien d’y prêter attention, au risque de devoir rendre des comptes.
En réalité, Abdoulaye Baba Sy agit comme un fossoyeur d’une coalition qui, malgré les difficultés, a permis l’élection de certains de ses candidats, en particulier des députés actifs, présents sur le terrain et pleinement engagés dans leur mission parlementaire. Ceux-là méritent respect et soutien, bien plus que les leçons d’un secrétaire général aux abonnés absent, mais prompt à diviser.
Kadiata Malick Diallo