Migration circulaire : un modèle de coopération vertueuse entre la Mauritanie et l’Europe
Défendue par Pedro Sánchez, la migration circulaire offre à la Mauritanie et à l’Europe un cadre de coopération humaine et économique bénéfique. Une réponse crédible face aux défis migratoires.
Migration circulaire
Par Ahmed Ould Bettar – 17 juillet 2025
En matière de coopération internationale, rares sont les politiques publiques capables de concilier les impératifs du développement, de la sécurité et de la dignité humaine. La migration circulaire, promue par le gouvernement espagnol de Pedro Sánchez, fait partie de ces outils innovants qui méritent d’être défendus, clarifiés et renforcés. Loin d’être un « boomerang idéologique », comme l’affirme sévèrement Pedro Manuel Hernández López, ce modèle offre à la Mauritanie et à l’Europe une opportunité réelle de coopération équilibrée, éthique et bénéfique pour toutes les parties.
Une réponse humaine et pragmatique à un défi global
La migration n’est ni un fléau ni une panacée. Elle est un phénomène humain, ancien, naturel — mais qui, mal encadré, peut dégénérer en tragédie. Dans ce contexte, la migration circulaire, fondée sur un accord bilatéral entre États souverains, propose une alternative intelligente à la clandestinité, en permettant à des milliers de travailleurs mauritaniens de se rendre légalement en Espagne pour y occuper des emplois saisonniers, avant de retourner dans leur pays d’origine, forts d’une expérience professionnelle, de revenus et de compétences transférables.
C’est un système gagnant-gagnant : les employeurs européens y trouvent une réponse à la pénurie de main-d’œuvre dans des secteurs comme l’agriculture ou l’hôtellerie ; les États, un outil de régulation plus humain et transparent ; et les travailleurs, une voie de mobilité sûre, légale et temporaire — bien loin des routes périlleuses de l’Atlantique.
La Mauritanie : partenaire stratégique et modèle de coopération
Pour la Mauritanie, ce modèle ouvre des perspectives sociales et économiques concrètes. Les revenus rapatriés soutiennent des familles entières, renforcent les communautés locales et soutiennent l’économie nationale. En retour, l’État mauritanien consolide sa position d’acteur fiable dans le dialogue euro-africain, obtenant un appui technique et diplomatique croissant de la part de l’Espagne et de l’Union européenne.
Le Premier ministre Pedro Sánchez l’a récemment affirmé : « Notre coopération migratoire avec la Mauritanie est un modèle de responsabilité partagée. Nous croyons en la gestion ordonnée des flux migratoires, dans le respect des droits humains et des intérêts réciproques. » Ces paroles ne sont pas qu’un discours : elles s’incarnent dans des programmes concrets, comme le projet de formations professionnelles cofinancé par Madrid et Nouakchott, ou encore dans les efforts conjoints pour réprimer les réseaux de trafic humain.
Une critique idéologique déconnectée du terrain
Face à cette réalité tangible, la chronique de Pedro Manuel Hernández López apparaît pour ce qu’elle est : une charge politique contre un gouvernement progressiste, plus soucieuse d’idéologie que de solutions concrètes. En assimilant migration circulaire et laxisme migratoire, en niant les mécanismes de contrôle, les retours encadrés, les dispositifs d’intégration temporaire, l’auteur choisit la caricature au détriment du débat informé.
Oui, des défis subsistent : les retours doivent être mieux encadrés, les droits des travailleurs mieux protégés, et les partenariats internationaux consolidés. Mais cela ne justifie en rien de jeter le bébé avec l’eau du bain. Faudrait-il alors revenir à la fermeture totale des frontières, à la criminalisation des migrants, ou à l’indifférence face à la misère humaine ? L’Europe ne peut se permettre ce repli. Et l’Afrique, elle, ne le mérite pas.
Une voie à renforcer, non à démolir
Ce que propose la migration circulaire, c’est un nouveau pacte de mobilité, fondé sur la responsabilité mutuelle, la dignité et le développement partagé. Ce pacte ne nie pas les difficultés, mais il propose d’y répondre autrement que par le rejet ou l’enfermement. Il mise sur la confiance, la formation et le retour volontaire, au lieu de la précarité, de l’exploitation ou de l’errance.
C’est pourquoi il convient non pas de discréditer ce modèle, mais de l’améliorer, de le financer et de l’institutionnaliser durablement, en impliquant toutes les parties prenantes : États, syndicats, employeurs, ONG et collectivités territoriales.
Conclusion : L’avenir se construit par les ponts, pas par les murs
La migration circulaire n’est pas une illusion ni un « rafistolage » idéologique : elle est une expérience de terrain perfectible mais prometteuse, qui mérite mieux que le procès politique auquel certains la soumettent. Elle est une chance pour la Mauritanie, pour l’Espagne, pour l’Europe tout entière. En temps de montée des extrémismes, c’est aussi un choix de raison face à la peur, de coopération face à la fermeture.
Construire des ponts durables entre les continents exige de la volonté, de l’audace et de la constance. C’est ce que fait la politique migratoire promue par Pedro Sánchez, en partenariat avec la Mauritanie. Et c’est ce que devraient défendre, avec courage, toutes les consciences progressistes d’Europe et d’Afrique.