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Menacé de censure, Michel Barnier juge «possible» un «réflexe de responsabilité» des députés

Menacé de censure, Michel Barnier juge «possible» un «réflexe de responsabilité» des députés
l’Opinion (avec AFP)
Paris – Lors d’une interview mardi sur TF1 et France 2, le Premier ministre a jugé «possible» que les députés de gauche et d’extrême droite aient un «réflexe de responsabilité» lors de l’examen des motions de censure mercredi, en décidant finalement de ne pas faire tomber son gouvernement.
« Je pense que c’est possible qu’il y ait ce réflexe de responsabilité où, au-delà des différences politiques, des divergences, des contradictions normales dans une démocratie, on se dise qu’il y a un intérêt supérieur », a déclaré le Premier ministre lors d’un entretien depuis son bureau à Matignon sur TF1 et France 2. « Je pense que l’intérêt supérieur du pays, le bien commun, l’intérêt national, ça veut dire quelque chose », a-t-il ajouté.

Renomination écartée. Michel Barnier a cependant écarté la possibilité d’être renommé à Matignon s’il était censuré, s’interrogeant sur « le sens » d’un tel scénario. « J’ai envie de servir. Je vous ai dit que c’est un grand honneur. Mais qu’est-ce que cela (une renomination comme Premier ministre, NDLR) a comme sens ? », a-t-il demandé : « Si je tombe demain, après-demain, on me retrouve là comme si de rien n’était, comme si rien ne s’était passé ? »
Aujourd’hui, « ce n’est pas moi qui suis en cause », « cela dépasse très largement ma seule condition », a ajouté le chef du gouvernement, qui avait dit en arrivant avoir « découvert » une situation budgétaire difficile, avec un déficit qui devrait atteindre 6,1 % du PIB en 2024.
Avertissement. Michel Barnier a mis en garde contre les conséquences d’une éventuelle censure et d’un rejet du projet de budget de la Sécurité sociale. « Dix-huit millions » de Français « verront leur impôt sur le revenu augmenter » si le budget 2025 n’est pas adopté, a-t-il assuré. « L’impact de cette instabilité politique, vous le verrez immédiatement dans les taux d’intérêt », a-t-il complété.

Michel Barnier a récusé avoir été « dans du marchandage » ou « du chantage » avec le Rassemblement national, mais a accusé sa cheffe de file Marine Le Pen d’avoir « essayé d’entrer dans une sorte de surenchère ». « Il y a eu une écoute », « une sorte de négociation », a-t-il ajouté. « J’ai toujours dit que ce texte (le budget) était perfectible » et « on a écouté tout le monde et on a donné des avancées, des progrès sur beaucoup de points », a-t-il fait valoir.

© Agence France-Presse

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