Michel Barnier à Matignon : un Premier ministre rassembleur qui veut « davantage agir que parler »
Michel Barnier à Matignon : un Premier ministre rassembleur qui veut « davantage agir que parler »
par Jérôme VERMELIN – tf1info
C’est la surprise du chef. L’homme de la synthèse aussi ? Après avoir envisagé de confier Matignon à Bernard Cazeneuve et à Xavier Bertrand, c’est vers Michel Barnier qu’Emmanuel Macron s’est tourné pour former le prochain gouvernement. Lors la passation de pouvoir avec Gabriel Attal, l’ancien commissaire européen a affiché sa volonté de « davantage agir que parler » et de « dire la vérité », notamment sur « la dette financière et écologique ».
« Il s’agira de répondre, autant que nous le pourrons, aux défis, aux colères, aux souffrances, au sentiment d’abandon, d’injustice », a déclaré Michel Barnier, disant vouloir « trouver des solutions qui marchent avec tous ceux qui, de bonne volonté, voudront résoudre les difficultés nombreuses et profondes du pays ».
Il a déjà multiplié les coups de fils
Pour y parvenir, « il faudra beaucoup d’écoute » et « du respect à l’égard de toutes les forces politiques qui sont représentées » au Parlement, sans exclure donc le Rassemblement national qui détient les clés d’une éventuelle censure de son gouvernement. Le nouveau Premier ministre, qui devra proposer un gouvernement au chef de l’Etat, « aura la liberté » sur la composition de son équipe, assure-t-on de même source.
Sans attendre, Michel Barnier a multiplié les appels téléphoniques avant même sa prise de fonction. En commençant par l’ex-majorité et la droite : Edouard Philippe, qui vient d’annoncer sa candidature à la prochaine élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, François Bayrou, Laurent Wauquiez ainsi que la présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet et celui du Sénat, Gérard Larcher.
Quand on est sectaire, c’est qu’on n’est pas sûr de ses idées
Michel Barnier
D’après son entourage, « certaines personnalités de gauche » ont également été contactées et d’autres échanges devaient suivre dans les prochains jours, y compris avec LFI et le Rassemblement national, car « il veut rassembler et respecter tout le monde ». Pour composer son gouvernement, Michel Barnier « aura la liberté » sur la composition de son équipe, assure-t-on de même source.
Quid de sa politique ? Répondant à Gabriel Attal, il a affirme que « l’école restera la priorité du gouvernement », avant d’évoquer ses autres chantiers principaux comme « l’accès aux services publics », « la sécurité au quotidien », « la maîtrise de l’immigration », ainsi que le travail et le pouvoir d’achat. Il a également dit vouloir « reprendre » certains des « projets de loi restés en suspens » et y « ajouter ma propre valeur ajoutée ».
Enfin, comme le Premier ministre démissionnaire qui avait évoqué sa mère durant son (très) long discours dans la cour de Matignon, Michel Barnier a cité la sienne en gage de son ouverture aux autres forces politiques. « Le sectarisme est une preuve de faiblesse. Quand on est sectaire, c’est qu’on n’est pas sûr de ses idées », a-t-il lâché.
Après avoir attendu 51 jours la nomination d’un nouveau Premier ministre, les Français seront-ils réceptifs à la méthode Barnier ? D’après un premier sondage Harris Interactive réalisé pour LCI, 51% font confiance à l’ancien commissaire européen… Mais 58% pensent qu’il n’aura pas la confiance de l’Assemblée. 59% estiment également qu’il ne prendra pas compte du résultat des élections législatives.
Source: tf1info.fr