Meurtre en haute mer : superstitions, violences et défi judiciaire
Meurtre en haute mer : superstitions, violences et défi judiciaire
L’affaire du canot « 223 bis » est l’un des premiers cas d’homicide en mer que les autorités espagnoles tentent de traduire en justice dans le cadre de la migration clandestine vers les îles Canaries. Quatre hommes ont été torturés et jetés à la mer, victimes d’une chasse aux sorcières alimentée par des croyances superstitieuses et la panique des capitaines du canot.
Le drame a éclaté lors d’un voyage de sept jours depuis la Gambie vers l’Espagne. Face à la désorientation et aux conditions extrêmes, certains passagers ont cru qu’une malédiction entravait leur progression. Un jeune Sénégalais, en proie à un délire de fatigue, a été accusé d’être un « vampire ». Lui, son frère, un ami et un autre passager ont été battus et jetés à l’océan.
L’enquête du meurtre en haute mer, reposant sur des témoignages et sans preuves matérielles (les corps n’ayant jamais été retrouvés), pose un défi juridique majeur. La justice espagnole devra établir sa compétence pour juger un crime commis en eaux internationales par des étrangers sur un navire sans pavillon officiel. L’issue de ce procès pourrait créer un précédent juridique dans le traitement des violences à bord des embarcations clandestines.
Avec agences