Menacé d’abandon, le projet de musée-mémorial du terrorisme finalement « maintenu » par Emmanuel Macron
Menacé d’abandon, le projet de musée-mémorial du terrorisme finalement « maintenu » par Emmanuel Macron.
Ce site, qui devrait naître à Suresnes (Hauts-de-Seine), doit être « un lieu de mémoire » mais aussi de débats autour « des valeurs de la citoyenneté », selon l’ancien procureur François Molins qui l’a évoqué ce mardi, 10e anniversaire de l’attentat de Charlie Hebdo.
Le projet avait été annoncé en 2018, trois ans après les attentats djihadistes contre Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher à Paris. Emmanuel Macron a fait connaître sa volonté de maintenir le projet « tel qu’il l’avait annoncé » en 2018, et qui avait été menacé d’abandon par le gouvernement de Michel Barnier, a-t-on appris mardi de source proche du dossier.
Le futur musée doit voir le jour à Suresnes, (Hauts-de-Seine), commune du Mont-Valérien, mais son implantation exacte fait l’objet de discussions.
Le chef de l’État a vu lundi, veille du dixième anniversaire de l’attentat djihadiste contre Charlie Hebdo, le président et la directrice de la mission de préfiguration de ce mémorial, Henry Rousso et Élisabeth Pelsez. « Il leur a indiqué qu’il souhaitait que le projet soit maintenu tel qu’il l’avait annoncé », a dit cette source à l’AFP, confirmant une information de franceinfo.
L’historien Henry Rousso a confirmé sur X que le président les avait assurés « de son engagement pour poursuivre le projet », saluant « une bonne nouvelle pour toutes les victimes du terrorisme en ce jour commémoratif ».
Son abandon dénoncé par les victimes
Annoncé par Emmanuel Macron le 19 septembre 2018 lors de la commémoration universelle pour les victimes d’attentats, le projet, estimé à 95 millions d’euros répartis sur huit ans, devait ouvrir ses portes en 2027 au Mont-Valérien, dans la commune de Suresnes, près de Paris.
Mais Matignon, lorsque Michel Barnier était Premier ministre, avait annoncé aux responsables de la mission de préfiguration son abandon, sans consultation préalable, en invoquant des « coupes budgétaires » pour réduire les déficits. Les associations de victimes du terrorisme avaient dénoncé une décision « indigne » et « incompréhensible ».
Un outil de prévention du « risque terroriste »
Depuis, le gouvernement Barnier a été censuré par les députés et le chef de l’État semble décidé à relancer ce projet sous la houlette du nouveau Premier ministre François Bayrou.
Procureur de Paris pendant la vague d’attentats de 2015, François Molins a confirmé la « bonne nouvelle » du maintien du projet. « Il devrait être conduit à son terme. Et j’espère qu’il le sera, parce qu’il était bien avancé. Et on continuera à se battre avec toute notre énergie pour qu’il aille à son terme », a-t-il dit sur franceinfo.
« C’est important, parce que ce musée, ça va être à la fois un lieu de mémoire » mais aussi « de culture, de réflexion et d’échange », et « donc de pédagogie, autour des valeurs de la citoyenneté », a-t-il ajouté. « J’espère que ça pourra constituer aussi un instrument de prévention par rapport effectivement à tout ce risque terroriste. »