Mauritanie : entre stabilité fragile et illusions de crise
Contrairement aux discours alarmistes, la Mauritanie n’est pas en crise. Le pays avance entre stabilité relative et défis sociaux persistants. Analyse éditoriale.
C’est faux, rétorquons-nous à ceux qui décrivent la Mauritanie comme un pays en crise, pris dans un étau de fragilités internes, de secousses régionales et d’accusations internationales. La réalité est plus nuancée : loin d’un effondrement, la Mauritanie s’affirme comme un État qui tient, mais qui avance sur un fil tendu entre stabilité politique et vulnérabilités sociales.
Une stabilité fragile mais réelle
Comparée à ses voisins sahéliens, en proie aux coups d’État et à l’insécurité, la Mauritanie projette l’image d’un « îlot de stabilité ». Ses institutions fonctionnent, ses forces armées assurent une sécurité relative, et le dialogue politique, même imparfait, demeure ouvert.
Cette stabilité ne doit pourtant pas masquer des failles persistantes : chômage massif des jeunes, inégalités sociales et fractures identitaires, autant de défis qui constituent un terreau potentiel de tensions futures.
Le piège des récits catastrophistes
Beaucoup d’analyses extérieures exagèrent la menace d’un effondrement imminent. Certes, la Mauritanie subit l’impact des bouleversements régionaux – instabilité au Sahel, guerre au Soudan, flux migratoires – mais elle a jusqu’ici évité l’escalade. Sa gestion prudente et ses compromis politiques, souvent lents et imparfaits, lui servent paradoxalement de boucliers contre la crise.
L’épreuve du réel
La Mauritanie n’est donc ni en crise terminale ni à l’abri des périls. Elle vit une épreuve de lucidité : préserver son équilibre fragile tout en répondant aux aspirations sociales et démocratiques d’une population jeune et exigeante.
C’est cette vigilance – et non l’alarmisme – qui doit guider l’analyse de son avenir.
Rédaction Rapide info