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Mauritanie : « Nous ne jouerons plus ce jeu de dupe » — Sonia Haidara dénonce les dialogues politiques stériles

Dans une tribune incisive, Sonia Haidara, présidente de l’ONG Femme et Résilience pour les Droits Humains en Mauritanie, dénonce les dialogues politiques factices qui ignorent les véritables souffrances du peuple mauritanien.

Sonia Haidara
Présidente de l’ONG Femme et Résilience pour les Droits Humains en Mauritanie

Depuis des décennies, la Mauritanie est prise dans une spirale de dialogues politiques sans lendemain. Répétés, annoncés avec fracas, et souvent relayés comme des « avancées », ces dialogues n’ont pourtant laissé aucune trace tangible dans la vie des citoyens ordinaires. Aujourd’hui, il est clair pour l’écrasante majorité des Mauritaniens : ces dialogues n’ont jamais servi l’intérêt du peuple.

Ce ne sont pas des espaces de débat sincère, encore moins des instruments de transformation politique. Ce sont des théâtres bien rodés, où chaque acteur politique semble jouer son rôle selon un scénario préécrit, dont le but final est souvent le partage du pouvoir, des privilèges ou des ressources. On ne parle plus de justice, de pauvreté, de chômage ou d’inégalités. On parle de positionnements, d’alliances, et de parts du gâteau.

Et pendant que l’élite se regarde dans les miroirs du pouvoir, le peuple, lui, observe. Et il a compris. L’opinion publique mauritanienne n’est plus naïve : elle sait que ces dialogues sont des écrans de fumée. Elle sait que derrière les sourires officiels se cache une complicité silencieuse avec un système qui asphyxie la démocratie et piétine la dignité humaine.

À ceux qui prétendent encore que ces dialogues peuvent être utiles, nous répondons : pour qui ? Et dans quel but ?
Si le seul objectif est de gagner du temps, de calmer les tensions ou de maintenir les apparences, alors non, ce n’est pas un dialogue — c’est une mascarade.

Nous, société civile digne, crédible et indépendante, refusons de participer à ce théâtre.
Nous ne voulons plus être les figurants d’un jeu où tout est décidé d’avance. Nous ne tendrons pas la main à un régime mafieux qui instrumentalise les mécanismes démocratiques pour renforcer son emprise.

Notre combat est ailleurs : dans la rue, dans les quartiers oubliés, auprès des femmes, des jeunes, des détenus d’opinion, des réfugiés maltraités, des citoyens privés de droits.
C’est là que se joue le vrai dialogue : celui du terrain, de la vérité, de la justice.

> « Nous ne sommes pas là pour accompagner l’injustice, mais pour la dénoncer. Nous ne sommes pas là pour négocier des miettes, mais pour exiger des droits. »

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