Guerre Iran-Israël : la Mauritanie exprime une solidarité affirmée avec Téhéran et Gaza

Nouakchott –

Alors que l’escalade militaire entre l’Iran et Israël bouleverse le Moyen-Orient, la République islamique de Mauritanie se distingue par une convergence notable entre la rue, les acteurs politiques et les autorités officielles. Cette mobilisation générale réaffirme la place centrale qu’occupe la cause palestinienne dans l’opinion nationale, en lien avec la politique étrangère de la Mauritanie.

Une solidarité populaire largement exprimée

Dans les mosquées, sur les réseaux sociaux et dans les rues de Nouakchott, les Mauritaniens expriment massivement leur solidarité avec l’Iran et, surtout, avec la Palestine. Des manifestations ont été organisées dans plusieurs villes du pays, rassemblant des milliers de citoyens dénonçant les frappes israéliennes. L’élan populaire s’inscrit dans une solidarité historique et constante avec la Palestine, renforcée par l’émotion collective face à la situation humanitaire à Gaza.

Sur les plateformes comme Facebook et Twitter, les publications virales — vidéos de Gardiens de la Révolution, messages de remerciement à Téhéran, hashtags pro-palestiniens — témoignent d’une frénésie numérique sans précédent. Des slogans tels que « Merci, Iran, d’avoir vengé les enfants de Gaza » y ont rencontré un large écho.

Une prise de position officielle claire

Le gouvernement mauritanien a fermement condamné les frappes israéliennes contre l’Iran, les qualifiant de « violations flagrantes du droit international et de la souveraineté des États ». Cette posture diplomatique rejoint une tendance plus large dans l’analyse des tensions régionales, où la Mauritanie tente de concilier neutralité, solidarité arabe et cohérence stratégique.

Le parti présidentiel El Insaf a renforcé cette position en rappelant son attachement au principe de non-ingérence et à la défense des causes justes, particulièrement celle du peuple palestinien.

Mobilisation des partis politiques

La classe politique mauritanienne s’est largement alignée sur cette dynamique. Le parti islamiste Tawassoul a dénoncé une « agression brutale » d’Israël et appelé à une mobilisation mondiale de la résistance. De son côté, Hizb al-Fadhila a exprimé une solidarité inconditionnelle avec l’Iran, considérant que cette attaque s’inscrit dans une offensive régionale plus large. Une tendance que l’on retrouve dans le rôle des partis politiques mauritaniens dans les grandes causes internationales.

Des voix issues de la société civile, notamment des syndicats d’étudiants, se sont jointes au mouvement. Elles ont accusé Israël de « crimes de guerre » et critiqué l’inaction de certaines puissances occidentales.

Une scène intellectuelle polarisée

La scène intellectuelle n’est pas en reste. Le penseur islamique Mohamed Jemil Mansour a rappelé que soutenir l’Iran face à Israël relève d’un « devoir moral ». Le journaliste Sidi Ali Belamach a, quant à lui, publié un texte intitulé « Nos cœurs sont avec l’Iran », appelant à un positionnement plus tranché de la diplomatie mauritanienne.

Toutefois, certaines voix dissonantes ont émergé. Des figures nationalistes et baasistes ont critiqué ce soutien à Téhéran, rappelant les tensions historiques et les visées régionales de l’Iran. Ce débat a réveillé de vieilles divisions idéologiques, notamment à travers la réapparition de vidéos d’archives montrant Saddam Hussein critiquant la République islamique.

Une solidarité stratégique et émotionnelle

En dépit des débats internes, une large majorité de Mauritaniens perçoit le conflit Iran-Israël non pas comme un affrontement lointain, mais comme une continuation directe du drame palestinien. Dans une région de plus en plus instable, la Mauritanie semble faire de la solidarité avec Gaza un pilier à la fois émotionnel, diplomatique et stratégique de son identité politique contemporaine.

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Rapide info avec agences