Mauritanie : Samba Thiam tacle l’appel de Djéwol de Ould Ghazouani

Mauritanie : Samba Thiam tacle l’appel de Djéwol de Ould Ghazouani
Le président des FPC, candidat à la députation pour la coalition CVE-CVE-VR monte au créneau cette semaine à Nouakchott pour apporter une vive contribution à la solution de la cohabitation. Samba Thiam attend de vrais actes de l’appel de Djéwol du président Ould Ghazouani. Autrement dit des actions contre l’inégalité politique, sociale et culturelle.

C’est une relecture sur la difficile cohabitation en mode d’un président -candidat à la députation pour la circonscription de Nouakchott -Ouest qui fait de l’unité nationale et de la cohésion sociale son cheval de bataille pour répondre à l’appel historique de Djéwol le 17 mars dernier par le président Ould Ghazouani. Samba Thiam fait preuve de pédagogie en se répétant plusieurs fois sur la fracture mauritanienne née bien avant l’indépendance avec le congrès d’Aleg de 1958 à l’issue duquel les protagonistes Mauritaniens, l’élite arabophone et l’élite négro-africaine sont repartis désunis face aux enjeux de l’indépendance.

Depuis, la cohabitation est écornée par les différents locataires du palais de Nouakchott et les solutions renvoyées aux calendes grecques. 64 ans après le fiasco d’Aleg les Mauritaniens continuent de vivre en chien de faïence avec une seule composante nationale arabo-berbère qui domine la sphère politique en accaparant toutes les richesses nationales et une hégémonie culturelle en imposant la langue arabe aux composantes considérées par tous les pouvoirs minoritaires.

Une politique au plus haut sommet de l’Etat qui les relègue au stade de simples consommateurs et non d’acteurs du destin commun. L’autre mal cohabitation est symbolisée les séquelles de milliers encore d’esclaves malgré des lois incriminant cette pratique considérée comme un crime contre l’humanité. C’est la composante Harratines qui représente plus de 30 pour cent de la population qui continue d’en faire les frais. Fidèle à sa vocation d’enseignant, Samba Thiam ne se contente pas de diagnostics mais également de solutions concrètes à ces nombreuses inégalité politiques sociales et culturelles qui passent par des principes de reconnaissance de la diversité culturelle.et d’égalité entre toutes les composantes. Cela suppose un pouvoir politique partagée qui reflète cette diversité dans tous les domaines.

Samba Thiam revient à sa vision de régionalisation pour une meilleure décentralisation pour permettre aux populations de gérer par eux-mêmes et pour elles-mêmes leurs terroirs. Ce qui évitera à l’Etat des dérives foncières enregistrées depuis 1983. Samba Thiam veut aller plus loin en insistant sur l’urgence de réforme des forces armées et de sécurité de la justice pour refléter une nation arc-en-ciel.

Le rescapé du mouroir de Oualata est conscient que la division des Mauritaniens remonte aux années de braise de 1986, l’année où tous les dirigeants du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie sont arrêtés jugés à la hâte avant de connaitre les affres de la prison. Quatre d’entre eux ne reviendront jamais. Et en1989, l’année des déportations au Sénégal et au Mali en passant par l’année 1991 où 28 soldats négro-africains sont assassinés par l’armée à la base militaire d’Inal. Et enfin 1993 l’année de la loi d’amnistie de tous les présumés criminels de l’armée sous le régime de Ould Taya.

Pour panser ces blessures du passé il est un impératif pour le président des FPC de résoudre le passif humanitaire qui touche les veuves et orphelins et toutes les victimes civiles. Pour les observateurs, de la résolution de ce passé douloureux dépend la réconciliation nationale. L’appel de Djéwol du chef de l’Etat ne peut être compris et avoir un sens que si l’Etat ne se voile plus la face en crevant l’abcès du génocide des négro-africains.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

Source: Kassataya.com

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