Mauritanie : les associations de victimes divisées sur le règlement du passif humanitaire
Un accord financier entre l’État mauritanien et les associations des victimes du passif humanitaire ravive les divisions. Tandis que certains prônent la réconciliation par l’argent, d’autres réclament la vérité et la justice pour les crimes commis sous le régime de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya.
*Mauritanie : Règlement pécuniaire du passif humanitaire, les associations des victimes plus que jamais divisées !*
L’accord paraphé récemment entre l’État mauritanien et les associations des victimes de la répression des années de braise du dictateur Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya ne fait pas l’unanimité au sein de la communauté négro-africaine de Mauritanie. En effet, de nombreuses associations prônent la voie de la justice à travers un procès juste et équitable pour que les Mauritaniens sachent pourquoi ces tueries massives, ces purges et les assassinats perpétrés parmi les soldats noirs dans les bases d’Inal, Jreida, Azlat, Nouadhibou…
De nombreux Mauritaniens ont soif de savoir la vérité. Un ex-militaire rescapé des geôles de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya témoigne : « La paume de la main ne pourrait cacher le soleil. On parle toujours du génocide arménien, de la Shoah. Un crime ne peut pas être soldé par l’argent. La Mauritanie doit savoir pourquoi, en un moment de son histoire, des Mauritaniens s’en sont pris à d’autres Mauritaniens, les ont tués, spoliés et fait subir toutes atteintes de droits humains dégradants. Je suis infirme du fait des maltraitances que j’ai endurées à Inal… »
Un autre rescapé abonde dans le même sens : « Le président Maaouya en son temps avait tenté de solder ce problème en offrant de l’argent à certains. Le président Mohamed Abd El Aziz avait également abondé dans le même sens… Mais ce problème est trop profond, même la communauté maure veut que la vérité éclate pour le règlement définitif de cette question. Pour ce faire, la reconnaissance de ce problème national et sa prise en compte par les autorités sont plus qu’urgentes afin que la Mauritanie se réconcilie avec elle-même… »
La Mauritanie doit oser faire son mea culpa et revisiter son passé en vue de réparer toutes les erreurs et manquements commis. C’est à ce prix que la Mauritanie pourra véritablement tourner la page et bâtir un avenir plus juste et plus harmonieux pour tous ses citoyens.
