Mauritanie : un pouvoir centralisé face aux défis d’une démocratie encore fragile
La Mauritanie avance vers la démocratie, mais reste marquée par un pouvoir centralisé, des tensions sociales et une gouvernance en quête d'équilibre.
Mauritanie : un pouvoir fort… une démocratie en pointillés
La Mauritanie… ce vaste pays entre désert et Atlantique…
Un territoire grand comme deux fois la France… mais une démocratie encore en chantier.
On y trouve un président puissant. Très puissant.
Élu au suffrage universel direct. Chef de l’État, chef des armées, chef de presque tout…
Dans ce système présidentiel… c’est lui qui donne le ton.
Il y a bien un Parlement… Oui. Des députés qui s’expriment, qui débattent, qui votent…
Mais souvent, le vent souffle dans un seul sens : celui de la majorité présidentielle.
Alors, les lois passent. Les oppositions parlent, mais…
leur voix se perd parfois dans l’écho des applaudissements officiels.
Depuis quelques années, on parle d’avancées institutionnelles.
Des réformes. Des efforts de transparence.
On met en place des mécanismes de contrôle, on donne plus de visibilité aux institutions…
Mais dans les coulisses, une autre réalité persiste.
Le pouvoir reste très centralisé. Trop.
Tout converge vers Nouakchott. Vers le palais présidentiel.
Les régions ? Elles attendent. Elles espèrent.
Des décisions, des ressources, une place dans la gestion du pays…
Et puis, il y a les lignes de fracture…
Ethniques. Sociales. Historiques.
Les cicatrices du passé ne sont pas refermées.
Les tensions sont là, parfois latentes, parfois visibles…
Haratines, négro-africains, maures blancs…
Une mosaïque de peuples, de langues, de mémoires…
qui cohabitent, mais ne coexistent pas toujours en harmonie.
La démocratie ? Elle avance… mais elle trébuche.
Des élections sont organisées, certes.
Les urnes sont là, les bulletins aussi…
Mais la confiance, elle, manque encore.
Soupçons de fraudes, clientélisme, méfiance envers l’administration…
Autant d’obstacles qui grippent la machine démocratique.
Et pourtant…
La société civile se mobilise. Les jeunes s’expriment. Les femmes réclament leur place.
Les réseaux sociaux bousculent les récits officiels.
Les journalistes – parfois muselés, parfois audacieux – continuent de raconter, de dénoncer, d’informer.
La Mauritanie vit un moment charnière.
Entre continuité et changement.
Entre un pouvoir fort… et une aspiration populaire à plus d’équilibre, plus de justice, plus de démocratie.
Rien n’est figé.
Tout reste à écrire.
Et c’est peut-être là… l’espoir.
Ahmed Ould Bettar