Mauritanie : les cent jours de Ould Diay dans le collimateur des observateurs
Mauritanie : les cent jours de Ould Diay dans le collimateur des observateurs
Le premier ministre mauritanien vient d’avoir 100 jours de l’acte deux du quinquennat. Les observateurs ne manquent pas à la tradition pour regarder à la loupe les réformes envisagées d’ici 2029.
1- L’espoir d’un changement par rapport à 2019 est mince au regard des travaux d’hercule qui attendent l’équipe gouvernementale pour moderniser un pays qui compte un million de kilomètres carrés et une capitale surpeuplée qui vient d’avoir un schéma directeur d’urbanisme et d’assainissement.
2- Le ton de l’acte 2 du quinquennat de Ould Ghazouani a été donné lors de la déclaration de la politique générale de Ould Diay devant le parlement. Son diagnostic sur les difficultés du gouvernement à exécuter correctement les travaux engagés depuis 2019 est certes une réalité mais la grande difficulté réside dans l’impuissance face à la corruption qui gangrène l’administration et remet en cause toute politique publique.
3-Les réformes des trois secteurs clés Agriculture-Education-Santé avancent à pas de caméléon faute de suivi et de réajustement des réformes qui ne font pas l’unanimité des Mauritaniens. Par exemple le système éducatif est bloqué depuis la rentrée du 7 octobre par la grève des enseignants du public et du privé. Ces derniers sont appelés à disparaître d’ici 2029.
4- La migration scolaire vers le Sénégal en particulier apparait comme la solution aux familles mauritaniennes notamment les plus nanties. Les populations de l’intérieur ont toujours soif après cinq ans de gouvernance de Ould Ghazouani. Seul le secteur des infrastructures routières bouge un peu vaec les nouveaux axes routiers presque finis et la perspective d’autoroutes ou de tramway entre Nouakchott et Nouadhibou fait rêver.
Le deuxième exemple sur l’agriculture toujours prioritaire entre les mains du patronat vient de subir un grand coup à la suite des dernières inondations. Le gouvernement de Ould Diay n’a pas été à la hauteur pour aider à temps les populations sinistrées de la vallée et encore moins le président Ould Ghazouani qui n’a pas daigné se déplacer au chevet des familles déplacées sous des tentes.
La menace de faim est toujours là à 100 jours du premier ministre. Sur le plan politique, l’opposition et la société civile attendent toujours que la promesse dès sa prise de fonction que le dialogue politique soit une réalité. De même le règlement définitif du passif humanitaire. Les Mauritaniens attendent la restauration d’un Etat de droit qui respecte les libertés et la citoyenneté. 100 jours de confirmation d’une navigation à vue des véritables problèmes du pays.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya.com le 16 novembre 2024)
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