Mauritanie: l’élection présidentielle du 29 juin 2024

Mauritanie: l’élection présidentielle du 29 juin 2024

La Mauritanie est sur la voie progressive de l’ouverture politique depuis 2019, lorsque
le président Mohamed Ould Abdel Aziz a respecté la limitation des mandats et a démissionné
de la présidence. Le départ du président Aziz a représenté le premier transfert pacifique
du pouvoir dans l’histoire de la Mauritanie, particulièrement notable depuis son arrivée
au pouvoir lors d’un coup d’État en 2008.
Aux élections présidentielles de juin 2019, Mohamed Ould Ghazouani était le candidat soutenu
par le président de la République sortant Mohamed Ould Abdel Aziz, remportant 52,01% des suffrages
au premier tour Élu, devant Biram Dah Abeid qui a obtenu 18,59% des suffrages.
Après confirmation par la Commission constitutionnelle, il prend ses fonctions le 1er juillet
et prête serment le 1er août.

Elan en faveur des réformes

Au-delà de l’élection présidentielle, l’accent sera mis sur la capacité
de ce pays de 4,5 millions d’habitants à maintenir l’élan en faveur des réformes.
La clé sera de créer des freins et contrepoids suffisants pour garantir le maintien des paramètres
étant donné l’héritage mauritanien d’un pouvoir exécutif sans retenue.
Lors des élections législatives de mai 2023 disputées par 25 partis, le parti Insaf au pouvoir
a remporté 107 des 176 sièges, le parti islamiste Tawassoul en a remporté 11 et le parti de l’Union
pour la démocratie et le progrès en a remporté 10.
L’élection a également vu une nouvelle coalition d’opposition de groupes indépendants et de défense
des droits de l’homme s’organiser autour du parti FRUD.
Un système de représentation proportionnelle basé sur des listes nationales, tribales et parlementaires
adopté avec la contribution des partis d’opposition en 2022 a augmenté la représentation des groupes
minoritaires.

Des partis d’opposition sans moyens

Néanmoins, la plupart des partis politiques mauritaniens sont faibles et n’ont ni la capacité organisationnelle
ni les ressources nécessaires pour organiser des campagnes nationales.
Alors que la plupart des partis d’opposition n’ont pas encore nommé leurs porte-étendard, un candidat
probable  à la présidence est Biram Dah Abeid, un défenseur anti-esclavagiste ayant connu
la prison de nombreuses fois pour ses positions anti-esclavagiistes.
Bien que des progrès sociaux aient été réalisés ces dernières années, il est à craindre que Ghazouani
utilise des mesures anticorruption pour cibler les opposants politiques.
Cela inclut une affaire contre l’ancien mécène de Ghazouani, Ould Abdel Aziz, qui a été reconnu
coupable d’accusations de corruption et condamné à 5 ans de prison par un tribunal spécial anticorruption
en décembre 2023.

 De la présidentielle 2024 vers un avenir prometteur

Cependant, la Mauritanie est largement reconnue pour avoir mis en place une campagne efficace
de lutte contre les extrémistes violents impliquant un professionnalisme militaire amélioré, des capacités
de renseignement et de surveillance renforcées et une sensibilisation proactive à la lutte
contre la radicalisation au niveau communautaire.
La Mauritanie est également une cible d’investissement clé pour l’hydrogène vert, y compris
en provenance des Émirats arabes unis.
Au-delà du déroulement des élections, la gestion par la Mauritanie de son espace politique
en expansion et le renforcement des institutions indépendantes comme le pouvoir judiciaire
et la commission électorale seront des mesures clé à surveiller en 2024.

Rapide info avec Agences

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