Mauritanie : le volcan en éruption, comment éviter l’embrasement ?
Mauritanie : un volcan en éruption, comment éviter l’embrasement ?
Tel le volcan dont les grondements se font de plus en plus menaçants, la Mauritanie est confrontée à une série de défis qui menacent son équilibre et son développement. La lave incandescente qui menace d’engloutir les espoirs de prospérité du pays prend la forme de cinq écueils majeurs : la corruption, la fragilité économique, l’exode des compétences, l’insécurité et les tensions sociales. Si rien n’est fait, la montagne de problèmes pourrait entrer en éruption avec des conséquences dévastatrices. Mais des solutions existent pour calmer la fureur de ce colosse.
Une corruption sismique qui fissure les fondations
Première secousse tellurique : la corruption, véritable magma souterrain rongeant les institutions. Elle gangrène l’appareil d’État, sape la confiance des citoyens et détourne les ressources essentielles au développement. Si les secousses ne sont pas stoppées, elles risquent de faire s’effondrer les piliers mêmes du pays. Le remède ? Une justice indépendante, des mécanismes de contrôle rigoureux et une volonté politique inébranlable. La transparence et la reddition des comptes doivent être les digues érigées pour contenir ce fléau.
Une économie sur une plaque tectonique instable
L’économie mauritanienne repose sur des secteurs aussi fragiles que les flancs d’un volcan en activité. Trop dépendante des ressources minières et de la pêche, elle est exposée aux moindres secousses des marchés mondiaux. L’heure est à la diversification, à l’investissement dans des secteurs plus résilients et à la valorisation des ressources locales. Un volcan maîtrisé est un atout géothermique ; une économie bien gérée est une force pour la nation.
Un exode des cerveaux, la lave qui s’échappe
Chaque année, la Mauritanie voit une partie précieuse de son élite quitter le pays, emportée par les courants de l’exil. Cette fuite des cerveaux affaiblit le pays et réduit sa capacité à construire un avenir durable. Pour stopper cet écoulement, il faut un véritable plan de rétention des talents : amélioration des conditions de travail, revalorisation des salaires et mise en place d’un cadre propice à l’innovation et à l’entrepreneuriat. Un pays qui ne garde pas ses forces vives se condamne à une éruption sans fin.
Une sécurité sous pression, un volcan sous surveillance
Dans une région marquée par l’instabilité, la Mauritanie doit constamment surveiller ses frontières pour éviter toute infiltration déstabilisatrice. La vigilance est de mise, mais elle ne suffit pas. Il faut aussi s’attaquer aux causes profondes de l’insécurité : pauvreté, marginalisation, radicalisation. Renforcer les forces de l’ordre, mais aussi investir dans l’éducation et l’intégration sociale, c’est réduire la pression sur la caldeira nationale.
Un dialogue national pour refroidir la lave des tensions sociales
Enfin, la cohésion nationale est mise à rude épreuve. Le dialogue politique est la soupape de sécurité qui permet d’éviter une explosion. Il est impératif d’encourager un échange franc entre les différentes composantes de la société, d’améliorer les conditions de vie et de promouvoir une gouvernance inclusive.
Calmer le volcan avant l’éruption
La Mauritanie est à un tournant décisif. Soit elle prend les mesures nécessaires pour maîtriser son volcan interne, soit elle subit une éruption aux conséquences irréversibles. Le choix est entre les mains de ses dirigeants et de son peuple. Une gouvernance transparente, une économie diversifiée, un climat sécuritaire apaisé et un dialogue national ouvert : voici les quatre piliers sur lesquels doit reposer l’édifice mauritanien pour éviter l’embrasement. Il est temps d’agir, avant que la lave n’engloutisse l’avenir.
Ahmed Ould Bettar