Ghazouani coupe le cordon avec son prédécesseur Aziz


Au cours des derniers jours, le président Mohamed Ould Ghazouani a montré une volonté de s’émanciper de son prédécesseur Mohamed Ould Abdel Aziz. Ce dernier a boycotté jeudi 28 novembre la célébration de l’Indépendance, confirmant la première grande brouille entre deux amis intimes qui désormais ne s’adressent plus la parole

Depuis son retour à Nouakchott le 16 novembre, Mohamed Ould Abdel Aziz se réjouissait de participer aux festivités organisées pour le cinquante-neuvième anniversaire de l’Indépendance. Ce jeudi à Akjoujt (Inchiri), qui n’est autre que son fief, l’ancien président mauritanien aurait dû passer en revue les troupes aux côtés de l’actuel chef de l’État, Mohamed Ould Ghazouani. Et montrer à ceux qui en doutaient qu’il compte encore. Mais les festivités ont eu lieu sans lui : « Aziz » les a boycottées.
L’amitié qui le lie depuis quarante ans à Mohamed Ould Ghazouani, et que l’on pensait indéfectible, est-elle en train de s’effriter ? Selon nos informations, les deux « frères » ne se parlent plus. Leur dernier tête-à-tête remonte au 22 novembre. À Nouakchott, des médiations sont en cours pour tenter de les réconcilier. Il s’agit de la première grande brouille entre les deux hommes.

L’UPR, nerf de la guerre


L’Union pour la République (UPR), le parti au pouvoir fondé par Aziz en 2009, a commencé par cristalliser les tensions, après que ce dernier en a réuni dès son retour le bureau exécutif – en tant que « membre fondateur », précise un proche. Une initiative vivement contestée par le premier cercle présidentiel. Lui et « Ghazouani » n’ambitionnent pas d’en prendre la présidence – la Constitution l’interdit d’ailleurs au chef de l’État – mais ils souhaitent être considérés comme la « référence » de cette formation. Chacun veut en effet en être la personnalité la plus influente et prendre ainsi lui-même les grandes décisions (désignation des instances, organisation du prochain congrès prévu en février…).

la suite est réservée aux abonnés – 28 novembre 2019 à 15h53 – Par Justine Spiegel © Jeune Afrique

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