Mauritanie : le président de l’Assemblée nationale d’une autre époque

C’est la présidence de l’Assemblée nationale qui suscite des polémiques cette semaine sur les réseaux sociaux.

L’occasion est belle. La constitution de la commission parlementaire sur la gestion de Ould Aziz et la présentation de la politique générale du premier ministre. De quoi moudre beaucoup de grains surtout du côté de l’opposition qui n’a pas été épargné par un président de l’Assemblée très pointilleux sur les interventions désormais en arabe et les langues nationales excluant le français considéré comme une langue étrangère ou langue du colon.

Cette mesure qui n’a pas fait l’objet d’aucun commentaire du gouvernement ni au sommet de l’Etat poursuit son bonhomme de chemin avec toutes les dérives d’une présidence d’une autre époque.

Au delà de cet autoritarisme les réactions sur les réseaux sociaux ne manquent pas de mordant avec en première ligne le président des FPC qui pointe une ambition cachée qui est de perpétuer un système d’oppression des negro-mauritaniens. Samba Thiam est surtout inquiet de la chape de silence de l’intelligentsia negro-mauritanienne et arabo-berbere.Et le porte-parole de l’UFP Lo Gourmo qui qualifie cette mesure de filouterie politique dans l’art de laquelle l’ancien président Ould Aziz était passé maître comme pour la fameuse prière de Kaedi pour enterrer le triste passif humanitaire selon ses propres termes.

D’autres débats mettent en évidence la tyrannie du chef parlementaire et l’importance du multilinguisme dans un pays historiquement liée à la langue de Molière. Par ailleurs ce confinement des députés negro-africains dans leurs langues maternelles comme s’ils avaient attrapés le coronavirus actualité oblige est un danger pour la démocratie au sein de l’hémicycle et pour la diversité culturelle comme en témoigne le cas de la députée IRA-SAWAB qui n’a pas pu faire son intervention en français.

Une absurdité qui devra interpeller Ould Ghazouani et son conseil de ministres traduit pourtant en français pour la presse surtout dans l’audiovisuel public ou le français à toujours sa place.

Enfin le climat malsain qui règne au sein de l’hémicycle sur fond de provocation d’injure du président de l’assemblée nationale à un de ses collègues est un abus de pouvoir que les observateurs dénoncent.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya 02 février 2020)

Source : kassataya.com

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