Mauritanie : le gouvernement durcit sa lutte contre la corruption
Le gouvernement mauritanien a annoncé des sanctions contre 30 responsables publics et adopté des mesures pour renforcer la transparence et la gouvernance.
Lutte contre la corruption
Le gouvernement a annoncé mardi soir le limogeage de 30 responsables publics, dont 20 encore en fonction, à la suite de fautes de gestion signalées par la Cour des comptes. Le Conseil des ministres a également adopté plusieurs décrets relatifs au secteur minier, à la protection de la zone ferroviaire et à la réorganisation du tir traditionnel à la cible.
Nouakchott, 22 octobre (Rapide info) –
Le gouvernement a commenté mardi soir les principales décisions issues du Conseil des ministres tenu plus tôt dans la journée, a annoncé le porte-parole du gouvernement, Houssein Ould Meddou, aux côtés du ministre des Mines et de l’Industrie, Tidjani Thiam.
Le Conseil a adopté plusieurs projets de lois et de décrets portant notamment sur le retrait de licences minières, la protection de la zone ferroviaire reliant Zouerate à Nouadhibou, la lutte contre la corruption et la réorganisation du tir traditionnel à la cible, a précisé Ould Meddou.
Le porte-parole a démenti les informations évoquant un détournement de 40 milliards d’ouguiyas dans un rapport de la Cour des comptes, affirmant qu’il s’agissait plutôt de fautes de gestion et d’irrégularités administratives. Il a indiqué que 30 responsables publics, dont 20 toujours en fonction, ont été relevés de leurs postes et feront l’objet de poursuites judiciaires.
Selon Ould Meddou, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani a réaffirmé la détermination du gouvernement à maintenir une rigueur absolue dans la gestion des deniers publics et à renforcer les mécanismes de contrôle interne.
Le ministre des Mines, Tidjani Thiam, a pour sa part expliqué que le retrait de certaines licences d’exploitation des catégories 1 et 2 intervient après plusieurs avertissements restés sans suite, en conformité avec le code minier. Il a précisé que cette mesure vise à garantir le respect des engagements des titulaires et à promouvoir un développement minier durable.
M. Thiam a également présenté un projet de décret relatif à la protection du corridor ferroviaire entre Zouerate et Nouadhibou, prévoyant un périmètre de sécurité légalement encadré pour assurer la continuité du service et la coordination des activités minières.
Interrogé sur la zone aurifère de Temayé, le ministre a affirmé qu’elle reste réservée aux orpailleurs artisanaux, mais qu’un système de licences semi-industrielles a été instauré pour encadrer l’usage croissant d’engins mécaniques. Il a ajouté que son département et la société publique Maaden demeurent ouverts au dialogue avec les exploitants.
Concernant la réorganisation du tir traditionnel à la cible, Ould Meddou a indiqué que le nouveau décret place cette activité sous la tutelle conjointe des ministères de la Défense et de l’Intérieur, afin d’assurer une meilleure régulation de l’usage des armes. Le nouveau cadre prévoit un président nommé pour quatre ans renouvelables et des membres de bureau élus, dans le but de corriger les dysfonctionnements constatés.
Le porte-parole a enfin dressé le bilan de la Semaine nationale de la culture et des arts, organisée du 10 août au 5 octobre à travers le pays, marquée par 81 festivals dont 21 directement pilotés par le ministère de la Culture. Ces manifestations visaient à valoriser le patrimoine, stimuler le tourisme intérieur et sensibiliser la jeunesse aux dangers de la drogue.