Mauritanie: L’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, cible d’un rapport parlementaire explosif

C’est le principal sujet en Mauritanie. Au terme de plusieurs auditions de hauts responsables, d’hommes d’affaires et d’intermédiaires ainsi que d’un refus cinglant du principal sujet, à savoir l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, qui n’a ni accusé réception de la convocation ni dérogé à celle-ci, la Commission d’enquête parlementaire (CEP) , mise en place depuis janvier 2020, a rendu un rapport d’investigation sur 12 familles d’engagements de l’Etat Mauritanien conclus entre août 2009 et juillet 2019.

Nécessité de la fête de l’Aid El Adha (Tabaski en Afrique de l’Ouest) coïncidant avec les vacances parlementaires, à moins que cela ne soit dicté par l’anniversaire, le 2 août prochain, de la première année au pouvoir du nouveau président, Mohamed Cheikh Ould Ghazouani, ce rapport, tout aussi inédit dans l’histoire de la Mauritanie que le “règne” de Mohamed Ould Abdel Aziz lui même, seul président de plein exercice à ne pas avoir connu les affres d’un coup d’Etat dont le pays est recordman africain, aborde plusieurs gros dossiers dont, principalement, l’offre d’une île, partie du territoire national mauritanien, à l’ancien émir du Qatar, Abdel Aziz d’une île comme cadeau à l’ancien Emir du Qatar Hamed Ben Khalifa Al Thani, en guise de cadeau ou au terme d’une cession ? Une affaire rocambolesque d’atteinte à l’intégrité territoriale qui a fait les choux gras de la presse et provoqué, urbi et orbi, la démission DR Isselkou Ould Ahmed Izidbih de son poste d’ambassadeur mauritanien en poste à Rome depuis seulement mars 2020. Se disant touché dans son honneur, l’ex directeur de cabinet a vu son nom mêlé à ce dossier dont le fond, selon Sahara Media, repose sur une lettre datée du 12 janvier 2012, adressée par l’ambassadeur du Qatar à Nouakchott Mohamed Ben Kerdy Taleb El Merry au ministère qatari des affaires étrangères lui notifiant l’octroi par Ould Abdel Aziz l’une des magnifiques îles sur la côte de l’océan atlantique, près du banc touristique d’Arguin. Il est en outre fait état d’n chèque d’une valeur de 10 millions de dollars USD, don de l’émir du Qatar versé dans le compte du Trésor mauritanien. L’île en question, Tidra, participe du mythe fondateur de la Mauritanie moderne puisqu’elle fut un point stratégique pour les Almoravides dans leurs conquêtes de l’Espagne à partir de 1040. L’autre dossier tout aussi emblématique concerne le Terminal à conteneurs et hydrocarbures du Port de Nouakchott dit «Port de l’Amitié» (PAMPA). Il apparaît ici, lit-on dans le rapport, que “la Commission Nationale de Contrôle des Marchés Publics n’a pas joué son rôle dans le cadre de la procédure de passation de la concession (PPP) du terminal à conteneurs et hydrocarbures du port autonome de Nouakchott. Cette entité a, en effet, délivré un avis de non objection pour une procédure qui apparaît comme irrégulière. Cette circonstance est d’autant plus inexplicable lorsque l’on constate que la Commission a été saisie dans des conditions elles-mêmes irrégulières (après la signature de la concession alors que l’article 14 de la loi sur les PPP exige une saisine avant la signature), ce qui aurait suffi à émettre un avis négatif”.

Source : financialafrik.com

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