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Mauritanie : après l’interpellation de trois journalistes en une semaine, RSF appelle les autorités à mettre en œuvre ses engagements en matière de liberté de la presse

 

Le 2 septembre, la gendarmerie a arrêté deux journalistes du site d’information Al Akhbar.infoAboubakar Ould Mohamed Vall et Mohamed Abdallah Ould al-Moustapha, alors qu’ils couvraient un sit-in des distributeurs de gaz devant la société mauritanienne du gaz, SOMAGAZ, à Nouakchott, la capitale, sur la côte ouest du pays. Conduits à la brigade du port, ils ont été priés d’effacer leurs photos et vidéos de cette manifestation. À la suite de leur refus, ils ont été retenus pendant trois heures avant d’être relâchés, sans qu’aucune charge ne soit retenue contre eux.

La semaine précédente, le 28 août, le directeur du site d’information Rapide InfoAhmed Ould Bettar, a quant à lui été arrêté à son domicile à Nouakchott et placé en détention pendant quatre jours pour “diffusion de fausses informations”, avant d’être libéré. En cause, la publication sur son média d’une interview faussement attribuée au Premier ministre Mokhtar Ould Diay, ce qui a été  par les autorités sur Facebook dans la foulée. Malgré le retrait de l’article dès le 29 août, l’erratum et les excuses publiques du journaliste – dans lequel il a précisé qu’il avait “l’intention de réaliser un entretien fictif” et que ce texte inachevé avait été “publié par inadvertance”–, il a été détenu pendant quatre jours. .

“Lors d’une rencontre avec RSF, le gouvernement mauritanien avait pris des engagements forts en faveur de la liberté de la presse. Il doit maintenant veiller à ce que le travail des journalistes soit respecté sur le terrain. Ces trois interpellations de journalistes en moins d’une semaine, en raison de leur activité professionnelle, doivent être un signal d’alarme pour les autorités quant à la nécessité de prendre des mesures concrètes afin de mettre en application les engagements pris. Même en cas de délit de presse, une mesure privative de liberté est totalement disproportionnée et ne devrait en aucun cas frapper un journaliste dans l’exercice de ses fonctions. Nous demandons au ministère de l’Intérieur de donner des instructions claires à ses agents pour mettre un terme à ces pratiques d’intimidation et respecter le droit fondamental des journalistes à informer librement.
Oussama Bouagila
Chargé de plaidoyer du bureau Afrique du Nord de RSF

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Source: RSF

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