Mauritanie et politique migratoire : le gouvernement réfute les accusations et réaffirme sa souveraineté
Mauritanie et politique migratoire : le gouvernement réfute les accusations et réaffirme sa souveraineté
Face aux accusations récentes d’expulsions de migrants, le gouvernement mauritanien a pris la parole pour clarifier sa position, excluant la possibilité d’être le « gardien » des frontières européennes.
Le porte-parole du gouvernement, Houssein Ould Meddou, également ministre de la Culture et des Relations, a tenu à défendre la politique migratoire de son pays, soulignant l’approche particulière qu’il adopte en matière de gestion des migrations et ses relations avec les pays voisins.
Lors d’une conférence de presse jeudi 6 mars, à l’issue de la réunion hebdomadaire du conseil des ministres, Houssein Ould Meddou a fermement rejeté les allégations d’expulsions massives. Il a insisté sur le caractère « unique » de la politique migratoire de la Mauritanie, notamment en rappelant que la deuxième plus grande ville du pays est une ville de réfugiés. « Le ratio de migrants et de réfugiés par rapport à la population locale est également particulièrement élevé », a-t-il précisé.
En ce qui concerne les accusations d’expulsions, le porte-parole a estimé que celles-ci étaient « largement exagérées ». Il a expliqué que ces opérations étaient simplement liées aux missions de sécurité habituelles menées par les autorités, dans le respect de leurs obligations nationales et internationales.
Houssein Ould Meddou a rappelé que la Mauritanie a conclu des accords de mobilité avec ses voisins depuis plusieurs décennies.
« Nos accords de circulation avec le Sénégal remontent à 1972, et avec le Mali à 1963 », a-t-il indiqué. Il a également souligné que la Mauritanie a facilité la circulation transfrontalière avec l’élargissement du nombre de points d’entrée, passant de 50 à 81, dont la majorité est réservée aux ressortissants des pays voisins, comme le Mali, le Sénégal et la Guinée.
Malgré ces mesures, le porte-parole a déploré le faible taux de régularisation parmi les migrants. En effet, bien que 130 000 arrivées aient été enregistrées l’an dernier, seuls 7 000 migrants ont sollicité un renouvellement de leur titre de séjour, laissant environ 123 000 personnes en situation irrégulière.
La Mauritanie s’est également engagée dans la lutte contre le trafic de migrants, avec plusieurs succès.
« La semaine dernière, quatre réseaux de trafic ont été démantelés, impliquant cinq nationalités », a déclaré Houssein Ould Meddou.
Enfin, en réponse aux accusations selon lesquelles la Mauritanie agirait comme un « gardien » des frontières européennes, il a catégoriquement réfuté ces allégations.
« Nous coopérons avec l’Europe pour lutter contre la migration irrégulière, qui est un défi mondial, mais ces accusations sont infondées », a-t-il insisté. Il a conclu en réaffirmant que la Mauritanie reste un pays d’accueil pour les migrants, en veillant à ce que tout retour se fasse « dans le respect des lois et dans la dignité ».
APA