Mauritanie : Entre désillusion et besoin d’un sursaut national

Où que l’on se tourne, la Mauritanie semble stagner, voire reculer. Dans ce texte fort et sans détour, Imam Cheikh dresse un constat alarmant sur l’état du pays et appelle à un sursaut national contre l’immobilisme, la corruption et le renoncement collectif.

Sortez de Tevragh Zeina et dans n’importe quelle direction vers laquelle vous vous tournerez, que ce soit sur l’axe vers Nouadhibou, vers Akjoujt , vers Néma ou vers Rosso….vous vous rendrez compte que nos milliards sont partis ailleurs que dans le développement du pays….Ceux qui dirigent ce pays doivent se suffire de cet outil d’évaluation pour s’auto-évaluer et les citoyens qui les ont élus doivent mesurer la gravité de leur responsabilité dans le choix de ces décideurs. Ce pays a besoin d’un réel sursaut…Nous n’avons avancé ni dans l’urbanisation, ( Nos villes sont des hameaux) ni dans l’industrialisation, ( Aucune transformation de nos matières premières sur place) ni dans l’agriculture ( Nous continuons a importer ce que nous mangeons) ni dans l’élevage ( incapables de faire fonctionner une laiterie et d’assurer les besoins de nos populations en viandes) ni dans la pêche ( nous importons les boites de thon et de sardines fabriquées ailleurs avec notre poisson).
Nous n’avons ni scientifiques de renommée, ni chercheurs connus, ni centres et instituts homologués ne serait ce que dans la sous région….Nos dirigeants arrivent au pouvoir par effraction, passent leur temps à se prémunir et se protéger des coups d’Etats dont ils sont souvent issus….à gérer la prévention des crises sécuritaires réelles ou inventées par psychose….à distribuer les biens de l’Etat sous forme de prébendes et de postes juteux pour satisfaire leur cour et leur arrière cour qui leur assurent la longévité au pouvoir.
L’élite est phagocytée par la corruption, le peuple est anesthésié par des discours complaisants et flattant son orgueil; Des miettes lui sont jetées sous forme d’appât et d’assistanat asservissant tout en le maintenant dans la division, le tribalisme, l’ignorance, l’impéritie et l’obscurantisme.
Une minorité repue lira ce texte et y restera indifférente en faisant une moue réprobatrice…Elle représente la petite Mauritanie…Elle se sent responsable, elle a plutôt tendance à se murer dans le refus de la réalité jusqu’à l’instant de la secousse qui la réveillera ou l’emportera. Ce texte est plutôt destiné à ces patriotes qui souffrent au quotidien de la situation de cette chère nation et qui sont rongés autant par l’impuissance devant le fléau que par la rage de mettre fin au calvaire.

Imam Cheikh, journaliste .