Mauritanie: des anciens ministres entendus dans l’enquête sur les crimes économiques

Le procureur de la République de Nouakchott a entamé mardi après-midi les auditions des personnalités soupçonnées de corruption et de détournements de biens publics dans un rapport d’une commission d’enquête parlementaire produit l’année dernière. Le document épingle la gestion de l’ancien président Aziz durant sa décennie au pouvoir de 2008 à 2019. Le document cite 14 membres de ses différents gouvernements, dont des anciens Premiers ministres. Ils étaient parmi les premières personnalités entendues par le procureur.

Le procureur de Nouakchott ouest travaille sur les procès-verbaux des enquêteurs de la police de lutte et de répression des crimes économiques.

Les policiers ont mené des investigations sur la base des conclusions du rapport de la commission d’enquête parlementaire qui a auditionné plus de 300 personnes entre janvier et juillet 2020. Leur rapport a pointé un ensemble de dérapages en matière de gestion de 7 secteurs dont les transports, le foncier, l’énergie et les infrastructures routières et aéroportuaires.

Sur les cas de mauvaise gestion révélés par le rapport, les personnes interrogées, dont des anciens ministres et Premiers ministres mais aussi des directeurs des grandes sociétés publiques, ont pointé la responsabilité de l’ancien chef de l’exécutif, Mohamed Ould Abdel Aziz.

Ce dernier, qui parle de campagne de harcèlement et de diabolisation, a réfuté ces accusations plusieurs fois dans des conférences de presse. Mais l’ancien président, qui agite son immunité d’ancien chef de l’État, n’a jamais voulu répondre aux questions des enquêteurs, ni à celles du parlement ou celles de la police économique.

Avec notre correspondant à Nouakchott, Salem Mejbour Salem

RFI

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