Pour une Mauritanie de citoyens : dépasser l’ethnie, le clan et la tribu
Mauritanie : dépasser le tribalisme et construire une citoyenneté inclusive
La Mauritanie ne peut construire son avenir qu’en dépassant les logiques d’ethnie, de clan et de tribu. Ce manifeste appelle à une citoyenneté partagée, fondée sur la justice, la dignité et la solidarité.
La Mauritanie, riche de ses cultures et de ses héritages multiples, demeure trop souvent enfermée dans les logiques de l’ethnie, du communautarisme et du tribalisme. Ces clivages, qui fragmentent le tissu social, menacent la cohésion nationale et retardent l’émergence d’un véritable projet commun.
Ce manifeste appelle à dépasser ces divisions pour construire une citoyenneté pleine et entière, fondée sur la justice, la solidarité et la dignité.
Les murs invisibles qui divisent
Les appartenances ethniques et tribales sont devenues des murs invisibles. Elles devraient être des passerelles, mais elles se dressent comme des frontières. Ce repli enferme la nation dans une logique de rivalités permanentes, où l’identité prime sur la citoyenneté.
La voix de la dignité
Une voix s’élève et rappelle que la valeur d’un être humain ne se mesure ni par son origine ni par son lignage. La dignité et les droits fondamentaux doivent être les seuls critères de reconnaissance. Tant que l’on se jugera à l’aune des appartenances, l’avenir restera prisonnier du passé.
La justice comme socle commun
Une autre voix rappelle que la justice sociale n’est pas une faveur mais une condition de survie collective. Une maison commune ne peut tenir debout que si ses fondations sont équitables. Sans justice, chaque groupe se replie dans sa forteresse et le projet national s’effrite.
Reconnaître les blessures sans les transformer en armes
Une voix plus hésitante exprime son dilemme : comment avancer sans renier ses souffrances ? Le défi est là : reconnaître les blessures de l’histoire, sans les instrumentaliser. La mémoire doit éclairer l’avenir, non l’empoisonner.
Pour une nouvelle identité citoyenne
Des voix plus jeunes s’élancent : elles affirment qu’il est possible d’être héritier d’une histoire tout en étant pleinement citoyen d’une République. L’appartenance, loin d’opposer, peut nourrir la fraternité. L’identité citoyenne mauritanienne doit se réinventer dans l’équilibre, le métissage et la responsabilité partagée.
L’exigence de sens
Enfin, une voix plus méditative interroge : à quoi sert la politique si elle ne devient pas une exploration de l’humain ? Nos appartenances doivent devenir des fenêtres ouvertes sur l’autre, et non des prisons. La véritable question n’est pas de savoir qui domine, mais comment vivre ensemble dans la dignité.
L’appel à la nation
La Mauritanie ne pourra s’épanouir qu’en dépassant les logiques de l’ethnie et du clan. Ce n’est pas l’effacement des identités que nous appelons, mais leur dépassement dans une citoyenneté consciente et solidaire.
Construisons une nation ouverte, fière de sa diversité, capable d’habiter son destin et d’inscrire son avenir dans la dignité partagée.
Ahmed Ould Bettar