Marzouki appelle les Tunisiens à manifester en masse dimanche contre les mesures d’exception de Saïed

Marzouki appelle les Tunisiens à manifester en masse dimanche contre les mesures d’exception de Saïed

-Dans un message vidéo posté sur son compte Facebook dans lequel il a appelé les Tunisiens à « mettre de côté leurs rivalités personnelles et idéologiques ».

Yosra Ouanes   | 09.10.2021 /Tunisia/ AA/Tunis

L’ancien président tunisien Mohamed Moncef Marzouki a appelé vendredi les Tunisiens à manifester en masse dimanche prochain, pour défendre la Constitution et la démocratie, et contre les décisions du président Kaïs Saïed.

Marzouki s’exprimait dans une allocution filmée à l’adresse des Tunisiens, publiée sur son compte Facebook, au milieu des appels à manifester lancés par le Hirak « Citoyens contre le coup d’Etat » pour protester contre les mesures d’exception de Saïed.

Le Hirak « Citoyens contre le coup d’Etat » est un rassemblement composé de militants, d’activistes et de citoyens qui rejettent les mesures d’exception du chef de l’Etat, et avait déjà organisé deux manifestations à Tunis les 18 et 26 septembre dernier.

S’adressant aux citoyens de son pays, Marzouki a déclaré, « Je vous appelle à manifester en masse, dimanche, pour défendre la Constitution, la démocratie, la souveraineté nationale, ainsi que votre dignité et votre liberté ».

Et l’ancien président tunisien de poursuivre « vous devez participer en masse à cette manifestation, indépendamment de toute affiliation partisane, idéologique ou personnelle ».

Il a souligné « la nécessité pour les Tunisiens de mettre de côté leurs rivalités personnelles et dissensions idéologiques », faisant observer que « la Tunisie est au bord de la faillite, alors que l’état psychologique des citoyens s’est dégradé, outre les ingérences extérieures dans les affaires internes du pays ».

Marzouki a suggéré le retour du Parlement, la démission ou la destitution de Kaïs Saïed, précisant que Rached Ghannouchi devrait se mettre en retrait de la présidence de l’institution législative au profit d’un président ou d’une présidente, ayant recueilli l’unanimité de toutes les parties politiques.

« Après cela, nous amorçons une simple phase de transition de 45 jours pour tenir des élections anticipées, libres et équitables », a-t-il expliqué.

La Tunisie est en proie à une grave crise politique depuis que Kaïs Saïed avait décidé le 25 juillet de révoquer le Chef du gouvernement Hichem Mechichi, geler les pouvoirs du Parlement pour une durée de 30 jours, et de lever l’immunité des députés, dans le cadre de mesures d’exception. Le chef de l’Etat avait annoncé également qu’il s’arrogeait le pouvoir exécutif avec l’aide d’un gouvernement dont il désignera le chef.

Le locataire de Carthage avait décidé le 22 septembre de supprimer l’instance provisoire de contrôle de la constitutionnalité des projets de loi, de légiférer par décrets présidentiels selon le décret présidentiel n° 2021-117 publié dans le Journal Officiel de la République Tunisienne (JORT).

La majorité des partis a rejeté les décisions de Saïed, prorogées sine die en date du 24 août écoulé. Certains partis ont qualifié ces décisions de « coup d’Etat contre la Constitution », tandis que d’autres formations politiques y ont été favorables, estimant qu’il s’agit d’une « restauration du processus révolutionnaire », sur fond de crises politiques, économiques, et sanitaires (Covid-19).

Le processus de transition démocratique en Tunisie a commencé après qu’une révolution populaire a renversé en 2011 le régime du président de l’époque, Zine El Abidine Ben Ali (1987-2011).

*Traduit de l’arabe par Majdi Ismail

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