Mariya Traoré : Enseignante, journaliste et militante pour les droits des femmes
🔍 Découvrez son parcours inspirant, ses combats, et sa vision pour une presse plus inclusive.
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Mariya Traoré : Enseignante, journaliste et militante pour les droits des femmes
Institutrice de formation, journaliste par passion, Mariya Traoré incarne l’engagement au service de la justice sociale et de l’égalité des genres. Présidente d’une association de femmes journalistes, elle revient dans cette interview exclusive sur son parcours, les défis rencontrés dans un environnement médiatique masculinisé et les pistes d’avenir pour un journalisme mauritanien plus inclusif.
Née dans un environnement intellectuel et syndicaliste, Mariya Traoré développe très tôt un goût prononcé pour l’information. Fidèle auditrice de Radio Mauritanie et lectrice assidue de la presse privée dès son jeune âge, elle se forge un esprit critique et indépendant qui la conduira, plus tard, à intégrer le monde du journalisme.
« J’ai exercé la profession de journaliste par passion », confie-t-elle. « Tout est parti de mon admiration pour la radio et de mon éducation dans un environnement où la parole libre avait sa place. »
Deux vocations réunies
Si Mariya Traoré n’a jamais renoncé à sa vocation d’enseignante, c’est dans les salles de rédaction qu’elle a aussi trouvé un terrain de lutte, d’expression et de transmission. De Radio Mauritanie à l’hebdomadaire La Tribune, elle a su faire sa place, non sans difficultés.
« Le monde des médias, notamment la presse écrite, est un univers très masculin. Ce n’est pas tant la charge de travail qui pose problème, mais l’environnement parfois hostile et les pratiques décourageantes. »
Elle évoque les sauts d’humeur injustifiés dans les rédactions, les conditions précaires, l’absence de reconnaissance financière et la difficulté de concilier vie professionnelle et obligations sociales, particulièrement pour les femmes.
Militer dans un métier sous pression
Mariya Traoré sait que la simple présence des femmes dans les médias ne suffit pas. Il faut aussi qu’elles y soient actives, visibles, respectées. Pour cela, elle mise sur la formation continue, la persévérance et l’engagement syndical et associatif. Membre de plusieurs organisations nationales et internationales, elle milite activement au sein de l’Union des femmes des Médias de Mauritanie.
« On ne s’impose pas dans ce métier sans engagement. J’ai dû me former, résister, m’adapter. Mais aujourd’hui, je veux surtout transmettre. »
Formatrice en journalisme sensible au genre et en Éducation aux Médias et à l’Information (EMI), elle ambitionne de multiplier les échanges entre journalistes africains, arabes et au-delà, afin de capitaliser sur les expériences et construire une relève solide.
Les médias, moteurs de changement
Mariya Traoré estime que les médias jouent un rôle fondamental dans l’émancipation des femmes, à condition qu’ils soient réellement inclusifs.
« Les médias alternatifs et numériques ont offert de nouvelles opportunités aux femmes journalistes. Mais il faut aller plus loin. L’émancipation ne se décrète pas, elle se construit avec nos valeurs et notre contexte culturel. »
Pour elle, les mots d’ordre sont clairs : éducation de base, accès à la santé, lois contre les violences de genre, égalité des chances en matière de formation et d’emploi.
« Les femmes ont besoin de modèles, d’exemples concrets de réussite féminine, et les médias doivent les mettre en lumière. »
Former pour émanciper
Dans les années à venir, Mariya Traoré souhaite intensifier les programmes de formation destinés aux femmes journalistes. Elle plaide pour une approche contextualisée, adaptée aux réalités mauritaniennes, où les notions d’émancipation doivent tenir compte des spécificités culturelles.
« L’émancipation, ce n’est pas copier des modèles extérieurs. C’est donner aux femmes les moyens d’être autonomes dans leur société, avec ses codes, ses valeurs et ses défis. »
Mariya Traoré fait partie de ces voix lucides et engagées qui œuvrent, dans l’ombre ou à la lumière, à construire une société plus équitable et plus juste, à travers un journalisme ancré, critique et porteur de sens.