Fonction publique : Marieme Mint Boidiel Houmeid, l’héritage en action
Portrait de Marieme Mint Boidiel Houmeid, nouvelle ministre mauritanienne de la Fonction Publique. Entre héritage politique et expertise internationale, elle incarne une gouvernance moderne et rigoureuse.
Nouakchott – Discrète mais déterminée, technocrate mais connectée au terrain, Marieme Mint Boidiel Houmeid a été nommée ministre de la Fonction Publique dans un contexte où l’administration mauritanienne a plus que jamais besoin de souffle nouveau et de rigueur. Pour beaucoup, ce nom de famille n’est pas inconnu. Boidiel Ould Houmeid, figure emblématique de la scène politique nationale, est son père. Ceux qui l’ont côtoyé – comme c’est mon cas – gardent le souvenir d’un homme au verbe facile, au contact direct, et à l’expérience politique inégalée. Alors, tel père, telle fille ? L’avenir nous le dira, mais les premières lignes de son parcours sont prometteuses.
Une formation aux accents internationaux
Née le 28 octobre 1976 à Nouakchott, Marieme Mint Boidiel Houmeid affiche un parcours académique que beaucoup qualifieraient de modèle de diversité et d’ouverture. De la Faculté de Droit et d’Économie de l’Université de Nouakchott jusqu’à Seattle, aux États-Unis, en passant par Bordeaux, elle a multiplié les diplômes et les certificats : maîtrise en gestion des entreprises, certificats en langues, économie régionale, licence en économie, sans oublier un solide bagage en anglais. Elle esttrilingue (arabe, français, anglais), et ça compte dans un ministère de plus en plus confronté aux standards internationaux de gouvernance.
Une expérience taillée dans la finance et la diplomatie
Si son CV respire la méthode, ses expériences professionnelles révèlent une autre facette : l’efficacité dans la discrétion. Avant d’atterrir à la tête d’un ministère, elle a longtemps évolué au cœur du réseau diplomatique mauritanien. D’abord comptable à la Mission Permanente auprès des Nations Unies à New York, puis à l’Ambassade de Mauritanie à Washington, elle a su naviguer avec aisance dans des environnements exigeants et multiculturels.
Son passage dans le secteur bancaire — notamment à la Générale de Banque de Mauritanie (GBM) et à la BCI – lui a permis d’acquérir une solide maîtrise des opérations comptables, du personnel et des échanges internationaux. En clair : elle connaît les chiffres, les procédures, et le rythme des grandes institutions.
Compétence et méthode
Loin du cliché du ministre parachuté, Marieme Mint Boidiel Houmeid s’inscrit dans le registre des profils techniques et méthodiques, capables de répondre aux exigences d’une réforme profonde de l’administration. Elle maîtrise les outils informatiques clés — de Word à DELTA en passant par PowerPoint – et affiche un profil de gestionnaire aguerri, mais surtout de fonctionnaire qui comprend la fonction publique de l’intérieur.
Un nom, un héritage, une ambition
Oui, elle porte un nom connu. Oui, elle est la fille de Boidiel Ould Houmeid, ancien ministre, maire, député, président d’institution et homme politique respecté. Mais à y regarder de plus près, Marieme Mint Boidiel Houmeid ne se contente pas d’un nom. Elle trace sa propre voie, dans un style sobre, mais efficace. Si elle a hérité de l’instinct politique de son père, elle y ajoute une pragmatique modernité, celle qui manque parfois aux élites trop politiques.
Dans les couloirs du ministère, on parle déjà d’une ministre attentive, posée, mais déterminée à laisser sa marque, notamment en matière de digitalisation des services publics, de rationalisation des effectifs et d’égalité des chances dans la fonction publique.
Marieme Mint Boidiel Houmeid entre donc dans l’arène gouvernementale avec, sous le bras, un mélange rare de diplomatie, de gestion, de compétence linguistique et d’héritage politique.
Dans une Mauritanie en pleine mutation, son profil fait écho à une volonté de changement sans rupture, d’efficacité sans éclats. Reste maintenant à suivre de près sa feuille de route – et à voir si, comme son père, elle saura conjuguer proximité et efficacité. En attendant, une chose est sûre : la fonction publique vient de gagner un visage neuf… avec un nom qui ne l’est pas.
Ahmed Ould Bettar – Rapide info