#Mal : Trafic d’enfants vers la Mauritanie : Un réseau à démanteler

#Mal : Trafic d’enfants vers la Mauritanie : Un réseau à démanteler
Mariam est une jeune adolescente qui a échappé à la maltraitance de ses maîtres en Mauritanie après une fugue. Ses retrouvailles émouvantes avec sa famille dans la Capitale du Kénédougou en disent long sur sa joie de revenir parmi les siens
#Mal : Trafic d’enfants vers la Mauritanie : Un réseau à démanteler
Une vue du centre ville de Sikasso
Mariam, une adolescente de 15 ans, ressortissante de Sikasso a été victime d’un trafic d’enfant entre le Mali et la Mauritanie. L’Association du Sahel d’aide à la femme et à l’enfance (Assafe), une Ong qui travaille sur le Programme Nafama avec l’appui technique et financier du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) a pu sauver une fille mineure de trafic d’enfant.
L’information a été donnée à Assafe le 1er mars dernier par la présidente de l’Association des femmes maliennes battantes résidentes en Mauritanie (AFMBM). Elle a transmis à l’organisation le cri du cœur d’une fille malienne immigrée en Mauritanie et désirant revenir au bercail pour rejoindre ses parents à Sikasso. Il faut noter que les agents ont bénéficié du soutien total de l’Ong Assafe et de la direction régionale de la promotion de la femme de, l’enfant et de la famille (DRPFEF/Sikasso) à travers la responsable du service local en charge de la promotion de la femme et de l’enfant.
«Nous avons eu dix jours d’échanges pour chercher d’abord le père de l’adolescente, un chauffeur de Sotrama à Sikasso et bien connu dans le milieu. Cela, avec l’implication du syndicat des transporteurs de Sikasso. Après un consensus avec son père, l’Ong Assafe a assuré la prise en charge de l’enfant de la Mauritanie à Sikasso, y compris une prise en charge psycho-sociale une fois à Bamako», expliquent les responsables d’Assafe.
Selon les témoignages de la survivante, elle vit depuis son enfance avec son père qui est moins présent en famille. Donc elle a entrepris de rallier Bamako pour officier comme aide-ménagère et gagner un peu d’argent. Ainsi, elle a su à travers une aide-ménagère qu’on pouvait facilement gagner beaucoup d’argent en Mauritanie. Mais surtout qu’il fallait entrer en contact avec une femme pour obtenir les documents de voyage et entrer dans ce pays facilement.
Fugue salutaire- Une fois en Mauritanie, la teenager a été reçue dans une famille d’accueil. D’après Mariam, elle passera une première semaine tranquille, avant de commencer à subir les invectives et la maltraitance d’esclave de ses employeurs. C’est à partir de là qu’elle a su qu’elle était vendue par la femme qui a réglé les conditions de voyage. Selon certaines sources, son salaire était versé au compte de cette dame qui lui avait au préalable établi une fausse carte d’identité nationale.
Selon la survivante, elle vivait dans la peur ne sachant plus comment revenir au Mali, surtout à Sikasso. Elle se souvient encore d’un épisode triste de cette descente aux enfers. Son téléphone portable était confisqué. Mais, elle a pu fuguer un jour pour se retrouver chez la présidente de l’AFMBM avec le soutien d’un Malien qui l’a prise sous son aile pour la ramener au pays avec la contribution d’autres bonnes volontés. Elle regagnera Bamako le 14 mars dernier. L’adolescente a été aussitôt prise en charge par l’Ong Assafe.
Le lendemain, l’Assafe a accompagné Mariam à Sikasso. Ils ont été accueillis à leur arrivée dans la Capitale du Kénédougou par la responsable du service local de la promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, qui à son tour, les a conduits au domicile paternel de l’adolescente qui attendait impatiemment de retrouver les siens. Il a été démandé à son père de veiller davantage sur elle, car elle vient d’échapper au pire peut-être. Elles ne sont pas nombreuses, les jeunes filles victimes de ce trafic qui en reviennent saines et sauves.
La DRPFEF, en collaboration avec l’Ong Assafe na promis de suivre la fille et de l’accompagner pour une éventuelle insertion socio-économique à travers une activité génératrice de revenus (AGR). Selon les informations recueillies sur ce deuxième cas de fille mineure réunie avec sa famille, les Maliens résidents en Mauritanie déclarent qu’il existe un réseau de trafic d’enfants au Mali qu’il faut démanteler pour mettre fin à cette pratique, entretenu surtout par d’autres femmes. Beaucoup d’autres enfants, disposant de la carte d’identité malienne, se trouvent dans le même cas.
Tout est donc bien qui finit bien. Assafe se réjouit d’avoir contribué à cette prise en charge, pour un deuxième cas, des adolescentes déscolarisées immigrées maliennes en Mauritanie.
Fousseyni DIABATÉ
Amap-Sikasso
Rédaction Lessor



